Le Nobel de chimie attribué à une française et une américaine

Le Prix Nobel de chimie récompense cette année la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna pour leur travail portant sur « le développement d’une méthode d’édition du génome. »

Le Prix Nobel de chimie a été attribué à la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer A. Doudna pour l’outil d’édition du génome CRISPR-Cas9.

Après le prix Nobel de médecine lundi 5 octobre 2020 récompensant des travaux sur le virus de l’hépatite C, ainsi que le prix Nobel de physique mardi 6 octobre 2020 mettant à l’honneur des découvertes sur les trous noirs, c’était au tour du prix Nobel de chimie d’être annoncé à Stockholm ce mercredi 7 octobre dès 11h45 (la vidéo du live est à retrouver ci-dessous). Les lauréats sont Emmanuelle Charpentier et Jennifer A. Doudna pour l’outil d’édition du génome CRISPR-Cas9.

En 2019, le prix Nobel de chimie a été décerné à John Goodenough (le lauréat le plus âgé de l’histoire des Nobel), M. Stanley Whittingham et Akira Yoshino pour le développement des batteries lithium-ion. Etait aussi pressenti pour remporter le Nobel 2019 : le Suisse Michael Grätzel, spécialiste de la chimie des cellules photoélectriques notamment à base de pérovskite.

En 2018, le prix Nobel de chimie a été attribué à Frances H. Arnold, George P. Smith et Sir Gregory P. Winter pour leurs travaux sur les enzymes et les bactériophages.

Avant l’annonce des deux lauréates du Nobel 2020, cinq femmes seulement avaient remporté le Nobel de chimie depuis 1901, pour 183 hommes : Marie Curie (1911), sa fille Irène Joliot-Curie (1935), Dorothy Crowfoot Hodgkin (1964), Ada Yonath (2009) et Frances Arnold (2018).

Les pronostics pour le prix Nobel de chimie

Les « ciseaux Crispr », permettant de couper un gène précis, mis au point notamment par la Française Emmanuelle Charpentier et l’Américaine Jennifer Doudna, étaient en tête des pronostics. Le mécanisme est facile d’emploi, peu coûteux, et permet aux scientifiques d’aller couper l’ADN exactement là où ils le veulent, pour par exemple créer ou corriger une mutation génétique et soigner des maladies rares.

Etaient également cités dans les pronostics : l’Américain Leroy Hood, pour ses travaux sur le séquençage du génome, Stephen Buchwald et John Hartwig pour « leurs contributions à la chimie organométallique » et notamment une réaction qui porte désormais leurs deux noms (la réaction de Buchwald-Hartwig, développée par les deux chercheurs dans les années 1990, est notamment très utilisée par l’industrie pharmaceutique pour la fabrication de médicaments tels que le Glivec, un anticancéreux développé par Novartis, selon le CNRS). Autre pronostic : les nanocristaux, aussi appelés « boîtes quantiques » et étudiés par le sud-coréen Taeghwan Hyeon, l’Américano-tunisien Moungi Bawendi et le Canadien Christopher Murray, ainsi que les travaux des Américains Harry Gray, Richard Holm et Stephen Lippard sur le rôle des ions métalliques en biologie.

Entre 1901 et 2019, le comité Nobel a remis 597 prix à 950 personnalités et organisations.

Le calendrier des Nobel 2020

– jeudi 8 octobre dès 13h : prix Nobel de littérature
– vendredi 9 octobre dès 11h : prix Nobel de la paix
– lundi 12 octobre dès 11h45 : prix Nobel d’économie