Le Zaïm Bourguiba avait un projet

Ezzeddine Zayani

Ezzeddine Zayani

Le 6 avril 2000 le Zaïm de tous les temps, le grand, l’irremplaçable et l’inoubliable Habib Bourguiba est décédé après avoir été acculé à céder le pouvoir 13 ans plutôt. Je n’ai jamais pu oublier le moment où la speakerine avait annoncé à la radio cette disparition avec beaucoup d’émotion. Depuis aucun autre président n’a réussi à ôter l’amour incommensurable que de nombreux tunisiens vouent à cet homme exceptionnel et à ce charismatique leader, qui jouit toujours d’une aura légendaire, malgré les attaques éhontées, le dénigrement systématique et surtout la bassesse des calomnies colportées par certaines « tendances politiques » à l’encontre du bâtisseur de la Tunisie moderniste, arrimée au monde de la science et du savoir, une Tunisie avec un réel effort de développement. Toutefois la question qui taraude et qui inquiète les détracteurs du zaïm est sans aucun doute, l’attachement de nombreux tunisiens à Bourguiba 30 ans après son départ du palais présidentiel de Carthage. A mon humble avis, il y a eu une Résurrection du combattant suprême, une deuxième naissance de Bourguiba et de ses idées et ce pour les raisons suivantes :
– la probité, la droiture et l’honnêteté de l’homme Bourguiba qui n’avait jamais détourné un millime pour lui même, mort sans laisser de fortune, chose inimaginable aujourd’hui,
– le patriotisme, l’amour et l’attachement de ce grand homme pour son pays la Tunisie et ses compatriotes les tunisiens. La souveraineté de la Tunisie et la dignité des tunisiens étaient durant 33 ans de règne des lignes rouges.
– son oeuvre était destinée aux tunisiens sans exception, aisés et démunis, citadins et ruraux, sans distinction ni de sexe, ni de couleur et encore moins de religion.L’éducation, la santé pour tous, l’égalité homme femme. Pour lui la quintessence était le peuple tunisien tout entier.
Bref Bourguiba est de plus en plus vivant car il est devenu un étalon, pour mesurer, comparer et juger les autres, les gouvernants actuels qui pataugent, s’enfoncent de jour en jour dans le bourbier du népotisme et celui de la corruption.
Bourguiba, paix à son âme avait au moins un projet de société.

Ezzeddine Zayani