La coalition sous commandement des al-Saouds, qui intervient dans le conflit au Yémen, a reconnu des «erreurs» après un raid qu’elle avait mené contre un bus en août dernier et qui avait tué plus de 40 enfants. Elle évoque des punitions pour les responsables.
Ce carnage a suscité une vague de réprobation internationale et des appels à l’ouverture d’une enquête. Le conseil de sécurité de l’ONU avait appelé à une enquête « crédible et transparente ».
La coalition des Saouds a affirmé ajourd’hui avoir visé un bus transportant des rebelles, en évoquant des « dommages collatéraux ».
Dans le cadre de son enquête sur le raid aérien conduit le 9 août dans le nord du Yémen, la coalition emmenée par Riyad a admis des «erreurs» ce samedi 1er septembre. Mansour Ahmed al-Mansouar, l’un des membres de la commission d’enquête mise en place par la coalition, a annoncé que la frappe, condamnée par la communauté internationale, était «injustifiée».
Concrètement, la commission estime que les éléments militaires justifiant une telle frappe n’étaient pas réunis. Elle estime également nécessaire que les responsables du raid soient «punis».
Réagissant à ces premières conclusions, qu’elle a dit accepter, la coalition a annoncé qu’elle regrettait avoir procédé à ce bombardement. Elle promet de mettre les responsables face à leurs responsabilités.
L’une des « erreurs » est qu »‘un ordre avait été donné pour ne pas cibler le bus qui se trouvait au milieu des civils, mais cet ordre est arrivé en retard », a ajouté le responsable saoudien. Une autre « erreur » est que « la cible ne constituait pas un danger immédiat et que cibler le bus dans une zone résidentielle n’était pas justifié à ce moment-là ».
Au moins 50 personnes avaient été tuées dans cette attaque qui visait le 9 août un bus les transportant dans la province du Saada, dans le nord du Yémen. Parmi les victimes se trouvaient pas moins de 40 enfants. Malgré ce carnage, l’ONU n’avait pas demandé l’ouverture d’une enquête indépendante. La coalition, dirigée par l’Arabie saoudite, avait reconnu avoir mené ces frappes qu’elle a qualifiées d’acte de guerre «légitime».
Face à l’outrage et aux demandes de Moscou ou Washington, Riyad avait finalement ordonné «l’ouverture immédiate d’une enquête en vue d’évaluer les évènements, d’élucider leurs circonstances». Entre temps, des experts en munition avaient identifié la bombe utilisée comme étant de fabrication américaine.