Le cheikh à Davos.
Cheikhouna a troqué sa Jebba de toujours par un costume étroit de circonstance qui lui serre trop ses deux bonbons habitués à se suspendre allègrement dans son saroual . Christine Lagarde dont le nez long et arqué servait un odorat atteint de forte sensibilité , semblait ne pas apprécier cette odeur de 3tr et d’encens qui inondait la salle où ill’avait invitée et quelque peu gênée par sa jupe serrée et courte qui dévoilait ses vieilles rotules fripées et sur lesquelles étaient braqués quelques regards indiscrets et sans gênes de collaborateurs fureteurs.
Après la « besmela » d’usage, introduction obligée à tous leurs discours aux barbus de monplaisir, le cheikh récita quelques versets de coran sur la liberté d’entreprendre et de vendre personnes et biens, vanta Dieu le bienfaiteur possesseur de tout, louangea son prophète qui permettait les échanges commerciaux et dont la femme khadija était la Rothschild de l’époque, versa dans un style fanfaron à encenser Omar et sa zakat rappelant ce qu’il disait « la valeur de toutes les bibliothèques se trouve dans ce seul livre (le Coran), et finit en concluant que « Vous n’aurez que ce que Dieu veuille bien vous donner ».
C’était sa manière de prouver à la banquière que l’islam n’est pas foi seulement, mais politique, économie, social, finances….
Mais qu’est ce qu’elle est venue faire dans cette galère se demandait elle ? Comment lui expliquer à ce kazi que le FMI n’a de Dieu que le dollar, que Dieu de là haut ne lui est d’aucun secours, que les programmes d’ajustement structurel passent par la nécessité de recapitaliser les banques d’ici bas, que l’Etat doit savoir maitriser ses dépenses sans penser à l’au-delà , que le salut passe par la réfection des écoles sans toilettes plutôt que par la profusion de mosquées climatisées, que la sécurité sociale et l’impôt sont la zakat moderne avec des droits à redistribuer et pas de la charité qu’on donne pour gagner une place dans l’au-delà entre les cuisses de vierges…..Elle se tut sans rien dire, prétexta un rendez vous et prit congé.
Elle se disait : Plus rien à en tirer de cette Tunisie où « les mosquées sont devenues ses casernes, leurs coupoles ses casques, leurs minarets ses baïonnettes, leurs imams ses dirigeants et leurs croyants ses soldats et potentiels égorgeurs». Elle citait le frère Erdogan sans le savoir
A.A