Tunisie : pas de panique

Tahar Labbassi

Tahar Labbassi

La santé, les impôts, la douane sont en grève, les régions manifestent leur colère, et le Chef Du Gouvernement et en tournée en Afrique. Les étudiants sont en classe, l’administration fait son travail, on prépare le Bac et les moissons. Les bus de 5h du matin sont bondés. C’est l’anniversaire du décès d’un poète, la disparition d’une grande actrice qui font les unes des journaux télévisés. A force de recourir aux grèves on s’habitue, on s’accommode, on ne fait plus attention.
Il parait que c’est comme ça qu’une démocratie fonctionne. Une grève dans un secteur, deux ou trois secteurs ne doit pas tout arrêter. Ceci ne veut pas dire que les responsables du secteur ne doivent pas discuter, mais la machine gouvernementale doit continuer à fonctionner. Le chef du gouvernement doit continuer ses activités, les autres ministres devraient continuer à travailler.
Les dictatures ont peur des grèves et des manifestations, imaginez ces mouvements du temps de Ben Ali. Il a fallu moins que ça pour le dégager. On ne compte pas le nombre de grèves en France, les usines qui ferment, mais rien ne menace la stabilité générale.
Il est vrai que notre démocratie fait ses premiers pas, mais on ne doit pas céder à la panique, recourir à la violence excessive et aux arrestations abusives. C’est le piège

Tahar Labbassi