Territoires palestiniens occupés : condamnations internationales de la loi en faveur des colonies

moghrini fredericaLa loi israélienne adoptée lundi 6 février et favorisant l’expropriation de terres palestiniennes a été condamnée mardi par l’ONU ,l’Union Européenne et par la France. L’administration de Donald Trump est restée silencieuse.

La nouvelle loi israélienne en faveur des colons viole la législation internationale, a estimé mardi 7 février le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il a dit regretter « profondément » l’adoption de cette loi, qui permet à Israël de s’approprier de nouvelles terres palestiniennes en Cisjordanie occupée. Elle « est en infraction avec la loi internationale et aura d’importantes conséquences juridiques pour Israël », a-t-il ajouté, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU a prévu de discuter des colonies israéliennes le 15 février.

Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l’Unon Européenne ( UE ) , a « exhorté » Israël « à ne pas mettre en oeuvre » la nouvelle loi en faveur des colons, dans un communiqué diffusé mardi 7 février.

« L’Union européenne condamne la récente adoption de cette loi par la Knesset » — qui permet à Israël de s’approprier de nouvelles terres palestiniennes en Cisjordanie occupée, ndlr —, selon le communiqué.
« Cette loi franchit un nouveau seuil dangereux en légalisant la saisie des droits de propriété palestiniens et en autorisant la confiscation de terrains palestiniens privés dans les territoires occupés », a estimé l’UE.

« En adoptant cette nouvelle loi, le parlement israélien a légiféré sur le statut légal de terres à l’intérieur des territoires occupés, ce qui reste au-delà de sa juridiction », a-elle ajouté.

Un peu plus tôt dans la journée, c’est le chef de l’État français, François Hollande qui a condamné ce texte. « Cette loi est contraire au droit international », a-t-il lancé lors d’une déclaration conjointe avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, invité à l’Élysée.

« Je veux croire qu’Israël et son gouvernement peuvent revenir sur ce texte et peuvent reculer », a-t-il ajouté, s’alarmant d’une « accélération des colonisations » qui a « encore compliqué la tâche » de ceux qui œuvrent en faveur de la paix.

La loi a scandalisé les Palestiniens et les défenseurs d’une solution à deux Etats qui l’ont qualifiée de crime de guerre, de vol légalisé ou de pas de plus vers l’annexion de la Cisjordanie.

De Londres au Caire — où se trouve le siège de la Ligue des Etats arabes —, en passant par Paris, Berlin, Ankara ou Amman, cette loi a suscité une série de condamnations de la communauté internationale, ouvertement inquiète d’un nouveau coup porté à une paix insaisissable entre Israéliens et Palestiniens.