La présidence syrienne a annoncé lundi un accord avec le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, Mazloum Abdi, pour « intégrer » toutes les institutions civiles et militaires relevant de l’administration autonome kurde dans le cadre de l’Etat syrien.
Il intervient alors que la Syrie a connu, dans l’ouest du pays, ses pires violences depuis la chute de Bachar al-Assad, et que des combattants pro-régime sont accusés du massacre de civils de la minorité alaouite.
Un pas des deux côtés. La présidence syrienne a annoncé, lundi 10 mars, un accord avec le chef des Forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes, pour « intégrer » dans le cadre de l’Etat syrien toutes les institutions civiles et militaires relevant de l’administration autonome kurde. Cela comprendra « les postes-frontière, l’aéroport ainsi que les champs pétroliers et gaziers », a précisé Damas dans un communiqué.
L’accord affirme également que « la communauté kurde est une composante essentielle de l’Etat syrien », qui « garantit son droit à la citoyenneté et l’ensemble de ses droits constitutionnels », tout en rejetant « les appels à la division, les discours de haine et les tentatives de semer la discorde entre les différentes composantes de la société syrienne ».
L’annonce de cet accord, dont l’application est prévue d’ici à la fin de l’année, intervient alors que la Syrie a connu entre jeudi et dimanche, dans l’ouest du pays, ses pires violences depuis la chute de l’ancien président Bachar al-Assad en décembre. Et que des combattants des forces de sécurité du nouveau régime sont accusés d’avoir exécuté plus d’un millier de civils de la minorité alaouite, la communauté dont est issu l’ancien dictateur. Le nouveau président, Ahmed al-Charaa, a promis de poursuivre les responsables.
Depuis l’arrivée en décembre des nouvelles autorités à Damas, les Kurdes ont manifesté une certaine ouverture, voyant une occasion pour construire une nouvelle Syrie qui garantisse les droits de tous les Syriens. Toutefois, ils ont été exclus d’une conférence de dialogue national sur les grandes lignes de la transition.
L’accord intervient près de deux semaines après un appel historique du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), Abdullah Öcalan, à la dissolution du parti et à l’abandon de la lutte armée. Cet appel a été salué par les Kurdes de Syrie.
La Turquie, alliée des nouvelles autorités de Damas, accusait les Unités de protection du peuple (YPG), la principale composante des FDS, d’être affiliées au PKK, classé comme organisation « terroriste » par Ankara, mais aussi la Suède, l’Union européenne ou les Etats-Unis.