Suisse : l’assaillante de l’attaque au couteau fichée pour radicalisation

Deux femmes ont été agressées à l’arme blanche mardi après-midi dans un commerce de Lugano. Les forces de l’ordre n’excluent pas une motivation terroriste. Une Suissesse de 28 ans s’en est prise à deux autres femmes. L’Office fédéral de la police (FedPol) soupçonne un motif terroriste.

La jeune Suisse de 28 ans qui a blessé deux personnes avec un couteau, mardi 24 novembre , dans un grand magasin de Lugano, dans le sud du pays, avait déjà été placée en institution psychiatrique, après avoir tenté de rejoindre un combattant jihadiste en Syrie en 2017.

La jeune femme responsable de l’agression au couteau, qui a fait deux blessés dans un supermarché de Lugano, était connue pour radicalisation, a fait savoir la police suisse, ce mercredi.

Le parquet fédéral, qui soupçonne un « acte terroriste », s’est saisi de l’enquête. « Les investigations policières de 2017 ont montré que la personne était tombée amoureuse, à l’époque, sur les médias sociaux, d’un combattant djihadiste en Syrie », a écrit l’Office fédéral de la police (Fedpol) sur Twitter. Elle a tenté de le rejoindre, mais a été arrêtée à la frontière syrienne par les autorités turques et renvoyée en Suisse, poursuit-elle.

« La personne souffrait à l’époque de problèmes psychologiques. Elle a été placée à son retour en institution psychiatrique. Depuis 2017, la personne n’est plus apparue dans des affaires liées au terrorisme […] », ajoute Fedpol.

Une possible « motivation terroriste »

Dès mardi, la police régionale du Tessin, avait évoqué une possible « motivation terroriste ». Selon les premiers éléments de l’enquête, l’assaillante a tenté d’étrangler de ses mains nues l’une des deux femmes et blessé la deuxième au cou avec un couteau. L’une de ses victimes est dans un état grave, mais ses jours ne sont pas en danger et l’autre n’est que légèrement blessée

D’autres clients de la grande surface ont réussi à maîtriser la jeune femme, qui a été arrêtée, avait ajouté la police régionale. « Cette attaque ne me surprend pas », avait déclaré mardi soir la directrice de la police fédérale, Nicoletta della Valle, soulignant que ce genre d’attaques survenait partout dans le monde.

Cette dernière a évoqué l’autre affaire de ce type en Suisse, à savoir le meurtre à l’arme blanche d’un ressortissant portugais de 29 ans, commis à Morges dans l’est de la Suisse le 12 septembre dernier. Le cas fait actuellement l’objet d’une enquête dans un cadre terroriste présumé.

« La situation est extrêmement grave », selon le chef du gouvernement tessinois Norman Gobbi, qui part du principe que la femme s’est radicalisée, rapporte l’agence ATS. Sur twitter, le chancelier autrichien Sebastian Kurz a condamné « l’attaque terroriste islamiste de Lugano ». Nous tiendrons tête ensemble en Europe au terrorisme islamiste et nous défendrons nos valeurs, a-t-il ajouté.

Début novembre, quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans un attentat à Vienne. À l’origine de cette attaque, un « sympathisant » de l’organisation État islamique, qui avait tenté de rejoindre la Syrie.

Deux Suisses de 18 et 24 ans avaient été arrêtés près de Zurich, après l’attentat de Vienne, car ils avaient des liens avec l’auteur de l’attaque et étaient connus des autorités suisses dans le cadre de procédures pénales liées au terrorisme.

La Suisse n’a pas connu d’attaques d’extrémistes jihadistes d’envergure, comme cela a pu être le cas chez ses voisins européens.