RSF accuse Israël de crimes de guerre

Reporters sans frontières (RSF) saisit la Cour pénale internationale pour protester contre les frappes menées par l’armée israélienne dans la bande de Gaza, qui ont notamment détruit les locaux de 23 médias locaux et internationaux, dont l’agence américain Associated Press et la chaîne qatarie Al-Jazeera.

Reporters sans frontières (RSF) a saisi le 16 mai la procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda au sujet des récentes frappes israéliennes qui ont détruit des bâtiments abritant divers médias locaux et internationaux à Gaza. Dans une publication mise en ligne le 16 mai sur son site internet, RSF demande à la Cour de déterminer si ces frappes peuvent être considérées comme des «crimes de guerre».

«Depuis une semaine, les locaux de 23 médias locaux et internationaux ont été détruits par des frappes aériennes israéliennes ciblées», affirme RSF dans sa saisine, les bombardements ayant visé les bureaux de médias palestiniens et étrangers.

Dans sa publication, RSF rappelle que les premiers bombardements contre des médias palestiniens ont eu lieu après une série de tirs du Hamas contre Israël et ont visé dans la nuit du 11 au 12 mai, la tour Jawhara, qui abrite les bureaux de 14 médias à Gaza, dont le quotidien Palestine Daily News et la chaîne de télévision Al-Araby. Le 13 mai, la tour Al Shorouk a été également détruite ainsi que les sept médias qui s’y trouvaient, notamment le groupe radio et TV Al-Aqsa.

A Gaza, l’immeuble de 13 étages qui abritait les équipes de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera et l’agence de presse américaine Associated Press (AP) a été pulvérisé le 15 mai par plusieurs missiles, l’armée israélienne ayant préalablement demandé l’évacuation de l’immeuble.

«L’armée israélienne a non seulement infligé des dégâts matériels très importants à des rédactions dont les journalistes, les équipements et les installations sont des personnes et des biens protégés au titre de la protection due à la population civile. Elle a également entravé la couverture médiatique d’un conflit qui affecte directement et gravement la population civile», explique RSF.

Une enquête ouverte déjà en mars par la CPI

L’organisation considère que «le ciblage volontaire de médias et la destruction totale et intentionnelle de leurs équipements relèvent du crime de guerre en vertu de l’article 8 du Statut de Rome», selon le courrier adressé au procureur général Fatou Bensouda.

Sur Twitter, le secrétaire général de RSF rappelle que l’organisation avait déjà saisi la CPI pour «le ciblage intentionnel par l’armée israélienne de plusieurs dizaines de journalistes palestiniens couvrant les manifestations dites de « La marche du retour » au Printemps 2018».

Enfin, RSF demande à la CPI d’inclure les événements de ces derniers jours dans l’enquête ouverte en mars sur des crimes présumés dans les Territoires palestiniens, une initiative rejetée par Israël mais saluée par les Palestiniens.