Dû à une mauvaise éducation, le spectacle donné ces derniers jours au Bardo est écœurant. Au-delà de la répulsion épidermique qu’il suscite, j’avoue que, personnellement, il m’a réjoui en raison surtout de la vérité qu’il révèle et sous le jour de laquelle de trop nombreux tunisiens abusés devraient maintenant corriger l’image qu’ils ont pu avoir des filous auxquels ils ont donné mandat de guider leur pays sur les chemins de la liberté et de la prospérité. Sans cela, ces derniers auraient continué à entretenir l’illusion de leurs électeurs sur leurs vraies intentions, ne fût-ce qu’au bénéfice du doute et dans l’idée qu’ils ont encore devant eux quelques beaux jours. Mais quelles sont les causes de cette soudaine agitation qui traverse les instances des pouvoirs législatif et exécutif, doublée d’un malaise judiciaire nécessairement corrélatif, le tout plongé dans un chaudron de mécontentement populaire bouillonnant? J’en vois deux, la première tient, pour certains acteurs politiques arrivés sur le tard ou précocement éconduits, à ce qu’il n’y a presque plus rien à se partager, d’où une dispute plus âpre, plus rageuse des restes. La seconde est la peur, la trouille qui a saisi au ventre les fourmis dans le nid desquelles la Présidente du PDL a donné un bon coup de pied. Alors, des bonnes manières, plus question.
Abdessalem Larif