Raoudha Grafi a révélé un secret de Polichinelle

Le témoignage de la présidente d’honneur de l’Association des magistrats tunisiens, Raoudha Grafi ( Ecoutez ci-bas ) , traduit l’état de pourrissement avancé de l’appareil judiciaire tunisien qui est courbé sous le joug des juges pourris et affamés, sans parler des juges islamo-totalitaires qui rêvent d’organiser la vie des Tunisiens de la manière la plus conforme à la charia. D’ailleurs, les sentences prononcées par ces derniers sont très souvent frappées du sceau du sacré. Certains juges réunissent les deux « qualités » citées à l’instant même, soit la vénalité et l’obscurantisme. Là, on atteint le plus haut degré de la noblesse, les cimes de la conscience universelle et cosmique.

Le plus grave dans toute cette affaire, c’est que non seulement la justice tunisienne est loin d’être indépendante, mais en plus elle est gangrenée par des pedzouilles diplômés et vénaux. Il faut vraiment être con ou hypocrite (ou les deux à la fois) pour prétendre encore que la justice est indépendante et remplit comme il se doit sa noble mission : «Je fais confiance en la justice» est une platitude qui devrait, à chaque fois, provoquer l’hilarité générale, a fortiori quand il s’agit d’une affaire politique.

La confiance en la justice est un fondement essentiel de la démocratie. Elle ne repose pas seulement sur le respect des valeurs d’indépendance, d’impartialité, d’efficacité et de compétence, mais aussi sur la qualité du comportement des juges. Or, notre justice, si tant est que ce terme soit adapté, est le contraire de tout cela.

En somme, les propos de Raoudha Grafi prouvent que la justice tunisienne est une justice corrompue jusqu’à la moelle et aux ordres, une institution infestée de personnes cupides et obscurantistes. Nos juges sont issus de la populace et, quand il ne s’agit pas de péquenots islamo-totalitaires, ils succombent facilement à la tentation de l’argent. Donc, pas besoin d’une intervention de la part d’Ennahdha ou d’un quelconque parti politique pour qu’un juge tunisien exige des pots-de-vin ou pour qu’un jeune Tunisien soit condamné pour blasphème et atteinte au sacré.

Quitte à me répéter, j’ai toujours estimé que le métier de juge n’était pas fait pour les péquenots affamés. En effet, il exige d’autres vertus que la réussite dans les études. Il exige des qualités morales très élevées et une certaine noblesse dans les mœurs et la manière de servir l’intérêt public.

Pierrot LeFou 

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