Le Président russe Vladimir Poutine réagit aux accusations portées contre le gouvernement syrien suite à l’attaque chimique à Idlib.
Le président Poutine a affirmé que de nouvelles «provocations» se préparaient dans certaines régions de Syrie, dans le cadre desquelles des armes chimiques pourraient être utilisées pour justifier de nouvelles frappes américaines en Syrie.
« On s’ennuie, les filles! »
M. Poutine a en l’occurrence fait référence au roman Les Douze Chaises (1928) d’Ilf et Petrov, dans lequel le héros principal, Ostap Bender, s’adresse à des amateurs de jeu d’échecs de la ville de New Vasjuki et leur dit qu’il n’y a pas « de jeu de pensée dans la province ». C’est là qu’il prononce l’adage: « On s’ennuie, les filles! »
« Nous en débattions avec le Président italien (actuellement en visite à Moscou, ndlr). Je lui ai dit que tout cela me rappelait les événements de l’année 2003 quand les représentants américains présentaient devant le Conseil de sécurité de l’Onu les armes chimiques qui auraient été trouvées en Irak. Une campagne militaire a été lancée dans la foulée en Irak, qui s’est soldée par la destruction de ce pays, par une accentuation de la menace terroriste et la création du groupe djihadiste Daech sur la scène internationale, ni plus ni moins », a fait remarquer le Président russe.
De nos jours, a-t-il poursuivi, la même chose est en train de se produire: « Et de nouveau, les partenaires leur donnent le feu vert. À cet égard, je voudrais citer nos écrivains Ilia Ilf et Evguéni Pétrov: « On s’ennuie, les filles ». Nous avons déjà vu tout cela. »
«Nous avons reçu ces informations de différentes sources : des provocations de ce genre, et je ne peux pas les appeler autrement, sont aussi en préparation dans d’autres régions de Syrie, notamment dans les banlieues sud de Damas. Des armes chimiques doivent y être utilisées pour faire accuser les autorités officielles syriennes», a-t-il poursuivi en répondant à la question d’un journaliste sur la possibilité de nouveaux raids américains en Syrie.
Moscou et Téhéran riposteront par la force
Le président iranien Hassan Rohani a contacté demance 9 avril son homologue russe Vladimir Poutine après l’attaque américaine en Syrie. Moscou et Téhéran condamnent un acte «qui viole le droit international» et mettent en garde Washington contre toute récidive.
La Russie et l’Iran ont prévenu les Etats-Unis qu’ils «répondr[aient] par la force» si la «ligne rouge» était une nouvelle fois franchie en Syrie, faisant référence au bombardement par l’armée américaine de la base aérienne de l’armée syrienne d’Al-Chaayrate, vendredi dernier.
«L’opération conduite par les Etats-Unis est une agression contre la Syrie : une ligne rouge est franchie», peut-on lire dans un communiqué publié ce dimanche 9 avril par l’alliance militaire qui soutient le gouvernement syrien et à laquelle participent Moscou et Téhéran. «Désormais, toute agression, quel qu’en soit l’auteur, fera l’objet d’une réponse par la force – et les Etats-Unis connaissent les moyens dont nous disposons pour cela», précise le communiqué.
Le président russe et son homologue iranien demandent que la lumière soit faite sur la contamination au gaz chimique survenue la semaine passée, dans la ville syrienne de Khan Cheikhoun.
Les deux chefs d’État ont par ailleurs annoncé qu’ils renforceraient leur coopération pour faire contrepoids à la coalition internationale menée par les États-Unis en sol syrien et « assurer plus de stabilité au Moyen-Orient ». Dans cette optique, la Russie et l’Iran ont également choisi de s’associer au Hezbollah libanais, allié indéfectible de Damas.
Très tôt le matin du 7 avril, les Etats-Unis ont lancé 59 missiles Tomahawk sur la base de l’armée syrienne d’Al-Chaayrate, en représailles à l’attaque chimique présumée du 4 avril dans la province d’Idleb, dont Washington tient le gouvernement syrien pour responsable sans fournir de preuves. La Russie a qualifié les bombardements d’«acte d’agression usant d’un prétexte artificiel contre un pays souverain et membre de l’ONU».
Source : RT