Poutine juge que les actions israéliennes à Gaza sont le résultat de la politique américaine.

Le président russe, Vladimir Poutine, a salué dans la journée du mercredi, les efforts significatifs de la Türkiye dans la résolution de la guerre actuelle qui fait rage dans la bande de Gaza.

« Ce qui se passe actuellement à Gaza […] ne ressemble pas vraiment à une guerre, c’est une sorte de destruction totale de la population civile », a déclaré Poutine aux dirigeants des principales agences de presse mondiales, dont Anadolu, au Centre Lakhta, dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF).

Le dirigeant d’Anadolu, a posé la question suivante au président russe : “Je veux poursuivre la question que je vous ai posée lors du forum économique il y a trois ans. Concernant les attaques israéliennes à Gaza, nous voyons des millions de personnes descendre dans les rues du monde entier, aux États-Unis, en Europe et dans bien d’autres pays pour exhorter leurs gouvernements à trouver une solution à ce problème. La Russie a-t-elle un plan à ce propos ? Envisage-t-elle de prendre une initiative au sein du Conseil de sécurité de l’ONU ?“.

Poutine a répondu : “La première chose que je veux dire, c’est bien sûr que nous sommes contre le terrorisme sous toutes ses formes, contre les attaques contre des civils – en tout lieu et dans n’importe quel pays. Mais ce qui se passe actuellement à Gaza en réponse à l’acte terroriste bien connu en Israël ne ressemble pas vraiment à une guerre, mais plutôt à une sorte de destruction totale de la population civile“.

Le président russe a également souligné que les États-Unis étaient responsables de ce qui se passait à Gaza.

« Nous pensons que c’est le résultat de la politique américaine. Ils ont monopolisé le processus de paix. Ils ont mis de côté tous les mécanismes précédemment établis pour des efforts collectifs visant à résoudre ce problème extrêmement difficile », a-t-il affirmé.

Indiquant que l’administration américaine aurait pu aborder la question de Gaza avec “moins de points de vue et une solution plus rapide“, Poutine a déclaré : “Cependant, dans la pratique, cela n’a pas été le cas. Il n’est pas possible de résoudre le problème avec certaines offres matérielles. Le véritable problème, les questions politiques, doit être résolu. Cela implique la création de deux États, comme le prévoit la décision de l’ONU d’établir deux États sur ce territoire – un État palestinien et un État juif“.

Poutine a souligné qu’il n’est pas possible de résoudre la situation sans s’attaquer aux problèmes fondamentaux.

« Nous reconnaissons l’État palestinien depuis l’ère de l’Union soviétique. Notre approche à cet égard n’a pas changé », a-t-il rappelé.

Soulignant les mesures prises par Erdogan pour résoudre le conflit, Poutine a déclaré : “Nous savons que le président Erdogan a déployé des efforts vigoureux pour résoudre cette question très urgente et de longue date. Compte tenu de l’autorité du président Erdogan dans la région, dans le monde et dans le monde islamique, nous nous attendons à ce que sa contribution soit notable. Pour notre part, compte tenu de nos relations de longue date avec Israël, nous sommes prêts à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour résoudre cette situation“.

– Développer la coopération énergétique et commerciale avec la Türkiye

Abordant les relations économiques entre la Türkiye et la Russie, Poutine a souligné que la construction de la première centrale nucléaire turque d’Akkuyu, dans la province méridionale de Mersin, progressait conformément au calendrier.

Il a déclaré que de nombreux experts turcs travaillaient sur le projet et a noté que la centrale nucléaire d’Akkuyu ouvrait un nouveau champ pour l’économie et le secteur énergétique turcs.

Soulignant qu’Erdogan a pris une décision stratégique avec la centrale nucléaire, Poutine a déclaré qu’ »outre de nombreux avantages, cela réduit également la dépendance aux ressources en hydrocarbures. Nous avons un partenariat de travail fiable dans ce domaine ».

La centrale nucléaire d’Akkuyu, située dans le district de Gulnar à Mersin, aura une capacité de production d’électricité de 35 milliards de kilowattheures une fois les quatre tranches du projet achevées.

Selon l’accord intergouvernemental entre la Türkiye et la Russie, la première unité devrait commencer à produire de l’électricité en 2025, sept ans après l’obtention du permis de construction de la première unité électrique.

En ce qui concerne le futur hub de gaz naturel en Türkiye, Poutine a déclaré qu’il s’agirait d’une plate-forme électronique pour le commerce du gaz, principalement pour l’Europe.

« Il y a un point sur lequel je voudrais attirer votre attention. Alors que la Türkiye coopère avec l’Ukraine dans certains domaines, l’Ukraine tente de frapper les pipelines transportant du gaz vers la Türkiye. Ce n’est en aucun cas une plaisanterie ou une exagération. Deux drones ont été brouillés par des systèmes de guerre électronique russes et sont tombés près d’une station de pompage de gaz sur la côte de la mer Noire. Veuillez informer notre ami le président Erdogan des faits concernant cette affaire. Il y a également des attaques continues avec des drones marins contre des navires protégeant les infrastructures énergétiques sous la mer Noire », a fait savoir le président russe.

Évoquant le développement des relations commerciales et le volume des échanges commerciaux entre la Türkiye et la Russie, Poutine a déclaré : ”Il me semble que récemment, le bloc économique du gouvernement turc s’est concentré sur l’obtention de prêts, la réalisation d’investissements et l’obtention de subventions des institutions financières occidentales“.

“Ce n’est probablement pas une mauvaise chose. Mais si cela est lié à la restriction des relations commerciales et économiques avec la Russie, l’économie turque perdra plus qu’elle n’en gagnera. Je pense qu’une telle menace existe“.

– L’apport en armes des États-Unis et de l’Europe à l’Ukraine

Abordant la question des apports en armes avancées occidentales, capables d’atteindre le territoire russe, Poutine a déclaré que Kiev ne faisait que nommer les cibles.

« Mais ils ne décident pas s’il faut ou non frapper cette cible, car, je le répète, une mission aérienne est en cours de formation et elle est uniquement assignée par ceux qui fournissent ces armes. S’il s’agit d’ATACMS, alors c’est le Pentagone qui le fait. S’il s’agit de Storm Shadow, alors ce sont les Britanniques qui s’en chargent », a-t-il souligné.

Le président américain, Joe Biden, a accordé la semaine dernière à l’Ukraine une autorisation secrète d’utiliser des armes fournies par les États-Unis pour frapper à l’intérieur de la Russie, mais seulement à proximité de la ville de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine, où les forces russes sont entrées au début du mois de mai et avant de progresser au-delà de la ville depuis cette date. Le Pentagone a déclaré que les États-Unis ne soutenaient pas l’utilisation des Ukrainiens d’armes à longue portée en Russie.

Évoquant d’éventuelles représailles, Poutine s’est engagé à améliorer la défense aérienne et a révélé que les dirigeants russes réfléchissaient à une “réponse symétrique“.

« Si quelqu’un considère qu’il est possible de fournir de telles armes à une zone de guerre pour frapper notre territoire et nous créer des problèmes, alors pourquoi n’avons-nous pas le droit de fournir nos armes de la même classe aux régions du monde pour mener des attaques contre des zones sensibles de ces pays qui font la même chose à la Russie ?“.

« La réponse pourrait être symétrique », a mis en garde le président russe.

Source : Anadolu