Paroles critiques d’un syndicaliste

Le monde change, des séismes politiques ont eu lieu. Le paysage politique s’est transformé et n’arrête pas de bouger.
Le RCD est dissous, El Joumhouri, Ettakattoul ont disparu, le POCT, Watad s’unissent au sen d’une Jabha. Des élections libres, un président èlu démocratiquement et une presse libre. Une UTICA qui fait tout pour s’adapter aux nouvelles donnes.

Seule une institution ne change pas. Les mêmes pratiques, et le même discours. l’UGTT a peur de changer. C’est une lourde machine avec une longue histoire qu’elle traîne comme un boulet qui ne l’aide pas à se remettre en question. Une longue histoire n’est pas toujours un avantage.

La question que les syndicalistes se posent mais en secret est: Quelle est la place et le rôle de l’UGTT dans ce nouveau contexte politique? Après l’indépendance, la même question s’est posée et l’UGTT a choisi d’ être la partenaire sinon l’ associée du part unique. Aujourd’hui, on ne peut pas persister à dire qu’il y a eu une révolution et refuser de tirer les leçons de cette révolution. Changer en conséquence.

Les réponses données par les leaders syndicaux sont les mêmes. « l’UGTT est une organisation nationale » « personne ne dicte à l’l’UGTT le cadre de son action ». « l’UGTT intervient politiquement quand la situation l’exige: l’UGTT a un role politique ». « On défend le pouvoir d’achat de nos adhérents » « on est partenaire, mais on est pas responsable » « on ne gouverne pas, mais on a notre mot concernant ceux qui vont gouverner ».  » la privatisation des entreprises publiques est une ligne rouge ». « la cause palestinienne est notre cause ».

On peut prévoir ce que va dire dire Tabboubi, même avant qu’il parle. Il est en manque d’ idées en symbiose avec le moment. Son discours est usé, d’un autre age. l’UGTT a besoin d’un autre discours. Le pauvre Tabboubi s’agite, des déclarations à l’emporte pièce, des prises de position qui ne reflètent pas la « sagesse » et le sérieux qui a toujours marqué les positions de l’UGTT, qui a su survivre même du temps de Ben Ali, en négociant un compromis qui a permis à la centrale syndicale de garder ses troupes sans enter en conflit avec le général Ben Ali.

La faiblesse des partis politiques ne devrait pas encourager l’UGTT à jouer un rôle qui n’est pas le sien. Sa force est peut être l’une des causes de la faiblesse des partis politiques. Dans ces temps de transition on voudrait que l’UGTT soit un instigateur de changement démocratique et non un autre frein à une transition qu’on voudrait dans le sens de l’histoire. Là est le vrai rôle « nationaliste » de l’UGTT.

Tahar Labbassi