Nouveaux heurts entre policiers d’occupation israéliens et Palestiniens à Jérusalem

Plus de 230 blessés dans des heurts entre Palestiniens et police d’occupation israélienne en deux jours

Des heurts entre policiers d’occupation israéliens et manifestants palestiniens ont fait plusieurs blessés dans différents quartiers de Jérusalem-Est, au lendemain des accrochages les plus importants de ces dernières années dans la ville sainte qui font craindre une nouvelle escalade des violences.

De nouveaux heurts ont éclaté le 8 mai au soir à Jérusalem alors que des dizaines de milliers de Palestiniens étaient rassemblés à la mosquée Al Aqsa pour la «nuit du destin», un des temps saints de la fin du mois de ramadan.

Des palestiniens ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les policiers israéliens qui bloquaient les accès à la Vieille ville. La police israélienne a riposté avec des grenades assourdissantes et des canons à eau.

Les heurts ont fait une cinquantaine de blessés côté palestinien, selon le Croissant Rouge, et un dans les rangs israéliens, selon la police.

Les autorités israéliennes avaient fortement renforcé la sécurité à Jérusalem après les violents affrontements qui avaient éclaté le 7 mai aux abords de l’esplanade des mosquées, faisant près de 200 blessés.

Des manifestations ont aussi eu lieu samedi soir dans la bande de Gaza, le long de la frontière avec Israël.

La veille au soir, des heurts avaient déjà fait au moins 180 blessés à Jérusalem, selon les secouristes et la police locale. Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de 175 manifestants blessés, dont plus de 80 ont dû être transportés à l’hôpital, tandis que la police israélienne a compté six blessés dans ses rangs. Les affrontements se sont produits sur l’Esplanade des Mosquées et dans le quartier de Cheikh Jarrah, théâtre de protestations ces derniers jours contre une possible éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.

Vendredi, des « centaines d’émeutiers ont lancé des pierres, des bouteilles et d’autres objets en direction des officiers qui ont riposté », a indiqué la police israélienne. Le porte-parole de la police, Wassem Badr, a évoqué des « troubles violents » . »Nous tenons Israël pour responsable des dangereux développements dans la Vieille Ville », a de son côté déclaré le président palestinien Mahmoud Abbas, qualifiant les Palestiniens rassemblés sur l’esplanade de « peuple héroïque ».

L’UE appelle à la désescalade de « toute urgence »

Samedi en journée, l’Union européenne avait appelé Israël à agir de « toute urgence » pour une désescalade des tensions. « La violence et l’incitation sont inacceptables », explique dans un communiqué le porte-parole du chef de la diplomatie européenne.

Un lieu ultra-sensible

L’Esplanade des Mosquées, appelée Mont du Temple par les juifs, est un lieu ultra-sensible surplombant la Vieille ville de Jérusalem. Située dans le secteur oriental, palestinien, occupé et annexé par Israël depuis 1967, elle est le troisième lieu saint de l’islam après la Grande Mosquée de La Mecque et la mosquée du Prophète de Médine, en Arabie saoudite.

Les règles tacites du statu quo hérité du conflit de 1967 autorisent les musulmans à monter à toute heure du jour et de la nuit sur l’esplanade et les juifs à y pénétrer à certaines heures mais sans y prier.

Les heurts sur l’esplanade sont rares, mais peuvent rapidement dégénérer. Les derniers affrontements entre policiers israéliens et fidèles sur l’esplanade des Mosquées remontent à août 2019 et avaient fait des dizaines de blessés palestiniens, le jour d’importantes commémorations juive et musulmane.