Décidément, c’est écrit dans le Ciel ou s’est inscrit dans les gènes : jamais le provisoire président Moncef Marzouki ne guérira de cette agressivité hystérique qui le prend à chaque fois qu’on lui tient tête dans un débat. D’ailleurs, quoi qu’il dise pour réfuter l’accusation, il est évident que le personnage (car c’en est un) vit de certaines obsessions qui ne s’inquiètent pas de la contradiction, et de haines certaines dont il ne peut, une fois dénudées par la défaillance de la maîtrise de soi, que chercher désespérément à atténuer les effets et réduire les dégâts.
Depuis vendredi soir, le 24 février 2017, je suis de près les différents commentaires se rapportant au passage de Moncef Marzouki sur le plateau commun de Taoufik Mjaïed et Faten Oueslati respectivement pour France24 et Watania1. Il y a presque une unanimité critique à l’égard de cet invité de l’émission qui ne semble pas disposer d’autres arguments que la théorie du complot dont il serait une permanente victime. Tout le monde y passe alors : partis politiques, intellectuels, journalistes, hommes d’affaires, et jusqu’au peuple dans son ensemble comme on a pu le constater à l’affaire de ses propos sur la chaîne qatarie Al-Jazeera.
C’est ainsi qu’il a poussé l’arrogance jusqu’à nier le caractère national à la chaîne nationale dont il était l’invité ! Le plus beau, chaque fois qu’il était coincé par une question, il fuyait la réponse pour dire : « Parlons du peuple tunisien, c’est lui qui m’intéresse » ! Mais de quel peuple parle-t-il ? Celui-là qu’il a traité de tous les qualificatifs dépréciatifs, sur une chaîne étrangère ? Celui-là qu’il a affublé du monstre terroriste en recevant avec tous les honneurs ses idéologues, ses hommes de main et ses recruteurs ?
De ce point de vue, le dernier passage de Marzouki n’aura fait que donner d’autres arguments, si besoin est, pour douter encore plus de ses moyens et pour ne pas lui faire confiance. Quant à ceux qui ont vu dans sa réaction une quelconque humiliation de la journaliste et animatrice Faten Oueslati de la Chaîne 1 de la Télévision nationale, je me permettrais de leur dire que cet avis est à revoir car c’est bien elle, cette jeune figure de la télévision d’un peu plus de dix ans d’expérience, depuis ses débuts sur Canal21, c’est bien elle qui a mis en défaut le prétendu intellectuel et penseur des Droits de l’Homme et accidentellement président provisoire !
Faten a poussé Marzouki jusqu’à ses derniers retranchements et, à chaque fois, elle a marqué le coup, explicitement, enregistrant devant le public la défaillance argumentative et le refus de franchise chez celui qui ne renonce pas à guetter une autre combine politique susceptible de lui servir d’ascenseur pour la « magistrature suprême ».
Il est vrai que Taoufik Mjaïd a choisi, dans cette émission, la posture de l’observateur « modérateur » : il doit avoir ses raisons, qui sont peut-être d’un ordre éditorial. Mais Faten Oueslati a fait ce qu’il fallait, honorant, au moins au vu de cette émission, le journalisme tunisien et la jeunesse tunisienne.
Mansour M’henni