C’est le 14 mai prochain que les Etats-Unis devraient ouvrir leur ambassade à Jérusalem occupée . Une date d’abord annoncée par la presse israélienne et américaine ce vendredi 23 février, avant d’être confirmée par des responsables américains. La volonté de transférer de l’ambassade US en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem avait été annoncée le 6 décembre dernier par le président américain Donald Trump, reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël. Mais cette ouverture le 14 mai interviendrait plus tôt que prévu. Elle se veut en fait avant tout symbolique.
Lors de sa visite à Jérusalem le mois dernier, le vice-président américain Mike Pence avait annoncé que l’ambassade des Etats-Unis en Israël ouvrirait à Jérusalem « avant la fin de l’année 2019 ». Ce calendrier semblait déjà rapide aux yeux de bon nombre d’observateurs. Finalement, l’administration Trump semble vouloir aller encore plus vite pour ouvrir sa nouvelle ambassade le jour où Israël célébrera le 70e anniversaire de sa création.
Une date hautement symbolique pour Donald Trump qui se présente comme le meilleur allié qu’Israël n’ait jamais eu. Un symbole auquel le président américain entend donc répondre par un autre symbole, car c’est une représentation à minima que les Etats-Unis auront en mai 2018 dans cette ambassade à Jérusalem occupée.
Fonctionnement a minima
Dans un premier temps, il ne s’agirait évidemment pas d’un nouveau bâtiment avec toutes les fonctionnalités requises. En fait, l’ambassade s’installerait seulement dans les locaux du consulat américain à Jérusalem occupée, pour une sorte d’intérim avec la majorité des services qui demeureraient à Tel-Aviv.
A partir du 14 mai, l’ambassadeur devrait ainsi avoir un bureau dans la Ville sainte occupée. Mais le nombre de diplomates qui l’accompagneront à Jérusalem devrait à ce stade rester limité. L’ambassade en Israël est pour les Etats-Unis l’une des plus importantes dans le monde : elle compte près de 1 000 employés et le déménagement de tous les services devraient prendre beaucoup de temps.
Autre interrogation autour de cette annonce américaine : dans quelle partie de la ville occupée les Etats-Unis entendent-ils installer leur représentation ? Là aussi, le symbole est important, les Palestiniens revendiquant l’Est de Jérusalem comme la capitale de leur futur Etat.
Un calendrier qui s’accélère
Reste que tout va bien plus vite que prévu. Ce calendrier express ne risque pas d’apaiser les tensions dans la région, et plus généralement au sein de la communauté internationale. En décembre 2017, à l’ONU, une très large majorité des pays avait voté contre la décision unilatérale américaine .
Par ailleurs, un milliardaire sioniste de Las Vegas se dit prêt à participer au financement de la construction d’un nouveau bâtiment dans la Ville sainte. En début d’année, Donald Trump s’était énervé contre le milliard de dollars dépensé pour la nouvelle ambassade à Londres. Alors un financement privé est-il envisageable pour Jérusalem ? Ce serait inédit, mais l’administration Trump n’est pas à une transgression près.
Une « provocation » pour les Palestiniens
La direction palestinienne a qualifié vendredi de « provocation » la décision américaine de transférer en mai prochain l’ambassade des États-Unis en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem occupée , et estimé que l’administration Trump était devenue un obstacle à la paix. La date du 14 mai évoquée par la presse israélienne coïncide dans le calendrier occidental avec le 70e anniversaire de la proclamation de l’État d’Israël. C’est « une provocation pour les Arabes, musulmans et chrétiens. Par une telle décision, l’administration Trump finit de s’isoler complètement et devient une partie du problème et non plus de la solution », a déclaré le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat , cité par l’AFP
Avec agences