La cour d’appel de Paris a ordonné jeudi 15 février une expertise sur l’état de santé de Tariq Ramadan, écroué et mis en examen pour viols, avant de statuer sur sa remise en liberté, rapporte France Inter citant des sources concordantes.
L’islamiste égypto-suisse conteste son placement en détention provisoire, notamment pour raisons médicales. Tariq Ramadan a présenté lors de cette première audience un certificat médical signé par le médecin de la détention. L’examen de son recours, qui devait se tenir jeudi après-midi, a été renvoyé au 22 février à 14 heures.
Tariq Ramadan a été mis en examen et écroué le 2 février pour viols, dont l’un sur personne vulnérable. Il croupi à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). Le 6 février, le juge des libertés et de la détention a décidé de le maintenir en détention à l’issue d’une audience et d’une confrontation avec l’une de ses victimes .
Depuis le début de l’affaire, Ramadan conteste les accusations portées contre lui par deux femmes. Les faits auraient eu lieu le 9 octobre 2009 et en mars-avril 2012.
Pour l’un des avocats des victimes présumées, Me Éric Morain, c’est une étape importante : « On nous avait dit il y a trois mois et demi que tout ça était des affabulations, que Henda Ayari avait un livre à vendre, et puis il y a eu une deuxième plaignante , la fameuse Christelle que je représente, et puis il y a eu une enquête, une enquête absolument incroyable, on en est à 600 pages d’enquête », explique-t-il.
« Il m’a littéralement sauté dessus »
Christelle, âgée de 40 ans, dit avoir été violée par l’islamologue à Lyon en 2009. Selon elle, l’agression a eu lieu dans une chambre d’hôtel. Lui, il nie tout rapport sexuel. Pour appuyer son témoignage, Christelle a décrit une cicatrice intime. Tariq Ramadan en a confirmé l’existence. Une autre femme porte les mêmes accusations : Henda Ayari, âgée de 40 ans. Le viol qu’elle dénonce remonterait à 2012 dans un hôtel parisien. Là encore, le prédicateur nie. « Il m’a littéralement sauté dessus », expliquait-elle en octobre 2017, « je l’ai repoussé, mais comme il est plus fort que moi, il m’a forcée puis après il m’a frappée, il m’a vraiment frappée très fort, il m’a giflée, ensuite il m’a étranglée donc il m’a coupé la respiration, et ce soir-là j’ai vraiment cru mourir. » Une mise en examen qui écorne un peu plus l’image de cet intellectuel controversé.
Avec médias français
Illustration : le violeur reçu avec tous les honneurs par le chef de la secte Ennahdha