Le parti Islam envisage de s’implanter par le biais des élections communales en Wallonie, et prôner l’établissement d’un État islamique et de la chariâa en Belgique
À désormais six mois des élections communales en Belgique, le parti Islam a dévoilé quelques pans de son programme aux journaux du groupe Mediahuis. Outre l’établissement d’un État islamique en Belgique ainsi que l’instauration de la chariâa, la formation politique islamiste propose également de séparer les hommes et les femmes dans les transports publics.
L’un des cofondateurs du parti Islam, qui envisage de participer aux prochaines élections communales de Wallonie, et conseiller communal à Anderlecht, Redouane Ahrouch, a déclaré, dans une interview accordée à l’agence Belga, que son parti défendait la propagation d’un État islamique en Belgique et l’instauration de la charia. Il a expliqué cette volonté par le fait qu’actuellement, un tiers de la population bruxelloise était musulmane.
«D’ici douze ans, en 2030, Bruxelles sera principalement composée de musulmans. Et que souhaitez-vous: un médiateur ou un extrémiste? Tous comme les francophones ont le FDF (devenu DéFI, ndlr), il y a maintenant le parti Islam pour les musulmans», a-t-il déclaré à l’agence Belga.
Fondé en 2012, le parti Islam avait créé une mini-sensation lors du scrutin communal de cette même année en obtenant un siège de conseiller communal à Molenbeek et un autre à Anderlecht. Six ans plus tard, le parti vise désormais plus haut, et plus loin. En effet, en plus de 14 des 19 communes bruxelloises, Islam sera présent dans six communes de la province de Liège (Liège, Verviers, Herstal, Ans, Saint-Nicolas et Dison) et envisage de monter des listes à Namur, Mons et Charleroi. Après Bruxelles, le parti Islam lorgne donc sur la Wallonie au niveau local (le parti avait présenté des listes aux élections fédérales et régionales à Bruxelles et à Liège en 2014, avec un résultat insignifiant à la clé, ndlr).
Instaurer la charia sans toucher à la Constitution
Le parti assure vouloir s’écarter de son image de parti religieux. « Nous défendons des valeurs et pas des dogmes. Nous laissons ça à la religion. Nous voulons d’abord aider nos concitoyens et ce, peu importe la conviction », expliquait mercredi à Belga Talal Magri, coordinateur de la campagne des élections communales en Wallonie et future tête de liste à Liège.
Il n’empêche, l’objectif ultime du parti reste néanmoins l’établissement d’un véritable Etat islamiste en Belgique, après y avoir instauré la charia. C’est ce qu’a confirmé le trésorier d’Islam Redouane Ahrouch aux journaux du groupe Mediahuis. Un objectif qui doit être atteint sans pour autant toucher à la Constitution belge, souligne toutefois celui qui est également conseiller communal à Anderlecht.
Des transports en commun séparés
On apprend également dans cet entretien que le parti islamiste souhaite séparer les hommes et les femmes dans les transports publics. Une proposition qui ne serait pas motivée par la religion, assure Ahrouch, lui-même conducteur de bus à la Stib, mais par les nombreuses plaintes de femmes pour harcèlement que l’homme affirme recevoir régulièrement.
« Durant les heures de pointe, certaines personnes, surtout d’origine étrangère, profitent du fait que les véhicules sont pleins à craquer pour se ‘coller’ aux femmes. Ce ne sont pas seulement les femmes musulmanes qui se sentent ainsi humiliées. C’est pourquoi je plaide pour les hommes montent à l’avant et les femmes à l’arrière », a-t-il précisé.
Une interview qui n’a pas échappé à Theo Francken, lequel a probablement recraché son café en lisant certains passages. Le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration s’est en tout cas offusqué d’un tel programme.
Theo Francken: « Ce parti Islam me révolte »
« Dans leur monde régi par la chariâa, les femmes n’ont pas de droits. Et cela commence avec une ségrégation dans le transport public. Ce parti ISLAM me révolte. C’est pour cette raison que @SafaiDarya et des milliers d’autres femmes ont dû fuir d’Iran. C’est cracher sur l’Europe », a dénoncé sur Twitter -et en français- Theo Francken.
D’autres personnalités politiques belges ont également réagi suite aux propositions exprimées par le parti Islam. La Secrétaire d’Etat à la Région de Bruxelles-Capitale, notamment en charge de l’Egalité des Chances, Bianca Debaets (CD&V), a fait savoir, dans un communiqué, que les propos de Redouane Ahrouch étaient «contraires» à la constitution belge et à la Déclaration européenne des droits de l’homme. Dans une interview accordée à l’agence Belga, le porte-parole de la N-VA, Joachim Pohlmann, a déclaré que la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme autorisait «l’interdiction des partis qui s’opposent au droit libéral et à la démocratie»
Une opinion partagée par les libéraux flamands. « Nous avons encore trop souvent des problèmes avec les principes fondamentaux des Lumières et ne les appliquons pas tous de manière cohérente, mais je propose de le faire » dans le préambule de la Constitution, a affirmé le chef de groupe Open Vld à la Chambre, Patrick Dewael, dans une carte blanche publié sur le site de l’hebdomadaire ‘Knack’.
En 2012
Sources : 7sur7.be et autres médias belges