Macron et Tebboune tournent la page de l’affaire Amira Bouraoui

Les deux chefs d’État ont levé lors d’un entretien téléphonique les «incompréhensions» liées à la brouille autour d’une militante franco-algérienne.

Le Président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu au téléphone, ce vendredi, avec son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune.

Selon un communiqué de l’Élysée, les deux chefs d’État ont échangé « sur les conditions du départ de Tunisie et d’arrivée en France, avec le soutien de nos services consulaires en Tunisie, d’une ressortissante franco-algérienne, le 6 février dernier ».

Ils ont levé lors de leur entretien les «incompréhensions» liées à la brouille autour d’une militante franco-algérienne et sont «convenus de renforcer les canaux de communication (..) pour éviter que se renouvelle ce type de malentendus regrettables», a ajouté la présidence française dans un communiqué.

Par ailleurs, le Président algérien a informé son homologue français du retour en France de l’ambassadeur d’Algérie « dans les prochains jours ». Pour rappel, l’ambassadeur d’Algérie en France, avait été rappelé début février à la suite d’une brouille entre les deux pays au sujet d’une militante franco-algérienne.

Au cours de leur échange téléphonique, les deux présidents ont également fait un point sur la relation bilatérale et sur la mise en œuvre de la Déclaration d’Alger signée à l’occasion de la visite du Président français en Algérie, en août dernier.

Emmanuel Macron et Adbelmadjid Tebboune ont, par ailleurs, « souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les deux pays dans tous les domaines, dans la perspective de la visite d’État en France du Président Abdelmadjid Tebboune ».

Les deux présidents ont, par ailleurs, abordé les enjeux régionaux de stabilité, en particulier la lutte contre le terrorisme au Sahel, lit-on dans le communiqué de l’Élysée.

Une militante au cœur de la brouille

Malgré une interdiction de sortie du territoire en Algérie, la militante Amira Bouraoui était entrée en Tunisie le 3 février, avant d’être interpellée alors qu’elle tentait d’embarquer en direction de Paris. Elle avait finalement pu s’envoler vers la France le 6 février malgré une tentative des autorités tunisiennes de l’expulser vers l’Algérie.

Alger avait jugé que son départ pour la France constituait une «exfiltration illégale» menée à l’aide de personnels diplomatiques et sécuritaires français, et rappelé son ambassadeur à Paris, Saïd Moussi, pour consultation. «Le Président Abdelmadjid Tebboune a informé le chef de l’État du retour en France de l’ambassadeur d’Algérie dans les prochains jours», a précisé l’Élysée, confirmant une déclaration en ce sens de Abdelmadjid Tebboune cette semaine.

Amira Bouraoui s’est fait connaître en 2014 lorsqu’elle s’est opposée à un quatrième mandat du président d’alors, Abdelaziz Bouteflika, avant de s’engager dans le mouvement de protestation «Hirak». Elle a été condamnée en juin 2020 à un an de prison avant de bénéficier d’une remise en liberté provisoire en juillet de la même année.

Après un grave coup de froid à l’automne 2021, Paris et Alger avaient scellé un réchauffement de leurs relations à l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron à Alger en août dernier, avant cette nouvelle brouille. Par ailleurs, selon l’Élysée, les deux présidents «ont fait un point sur la relation bilatérale et sur la mise en oeuvre de la Déclaration d’Alger signée à l’occasion de la visite du président de la République en Algérie, en août dernier. Ils ont souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les deux pays dans tous les domaines, dans la perspective de la visite d’État en France du président Abdelmadjid Tebboune». «Les deux présidents ont, par ailleurs, abordé les enjeux régionaux de stabilité, en particulier la lutte contre le terrorisme au Sahel», conclut la présidence française.