Macron accuse Erdogan d’envoyer des mercenaires en Libye

Le président français a accusé son homologue turc d’avoir envoyé des navires turcs transportant des mercenaires syriens en Libye et lui reproche de ne pas respecter la parole qu’il avait donnée lors du sommet de Berlin, le 19 janvier.

«Non-respect de la parole donnée»: c’est ainsi que le Président de la République française considère les démarches de son homologue turc, dans lesquelles il a distingué une contravention aux engagements pris lors de la conférence de Berlin sur la Libye.

Emmanuel Macron a accusé mercredi le Président turc de «non-respect de la parole donnée» à propos de l’envoi de navires turcs transportant des «mercenaires syriens en Libye», rapporte l’AFP.

«Nous voyons ces derniers jours des navires turcs accompagner des mercenaires syriens arrivant sur le sol libyen», «c’est en contravention explicite avec ce que le Président Erdogan s’était engagé à faire lors de la conférence de Berlin, c’est le non-respect de la parole donnée», a affirmé le Président français après avoir reçu le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis.
«C’est attentatoire à la sécurité de tous les Européens et des Sahéliens», a-t-il insisté lors d’une déclaration au côté du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, qu’il a reçu à déjeuner.

Comme le rappelle l’agence de presse, Ankara est accusé d’avoir dépêché des centaines de combattants syriens en Libye, en soutien à Fayez el-Sarraj, chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) appuyé par des milices islamistes et en grande difficulté face à l’offensive de son rival, le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle les trois-quarts du territoire libyen.

Conférence de Berlin

Le 19 janvier, la capitale allemande a accueilli une conférence internationale sur la Libye avec la participation de plusieurs pays comme la Russie, les États-Unis, la Turquie et l’Égypte, ainsi que celle de l’UE et de l’Onu. Fayez el-Sarraj, Président du gouvernement d’union nationale, et Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale, étaient aussi présents, bien que les tentatives d’organiser un dialogue direct entre eux aient connu un échec.

Le principal résultat de cette conférence a été l’appel au cessez-le-feu dans toute la Libye et l’engagement de la part des puissances étrangères à ne pas s’ingérer dans le conflit en respectant notamment l’interdiction de livrer des armes aux belligérants.