« Appel à la Turquie à cesser cette spirale dangereuse de confrontation », a tweeté le chef de la diplomatie européenne ,Josep Borrell
Le chef de la diplomatie européenne a dénoncé dimanche les propos « inacceptables » du président turc à l’égard de son homologue français, et appelé Ankara à « cesser cette spirale dangereuse de confrontation ».
« Les propos du président Recep Tayyip Erdogan à l’égard du président Emmanuel Macron sont inacceptables. Appel à la Turquie à cesser cette spirale dangereuse de confrontation », a-t-il tweeté.
Le président turc a critiqué dans un discours télévisé samedi avec virulence l’attitude de son homologue français Emmanuel Macron envers les musulmans.
« Tout ce qu’on peut dire d’un chef d’Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est: allez d’abord faire des examens de santé mentale », a déclaré M. Erdogan.
Le président français Emmanuel Macron a de son côté rappelé samedi à Paris l’ambassadeur de France en Turquie, un acte diplomatique rare.
La présidence française a dénoncé les propos jugés « inacceptables » de Recep Tayyip Erdogan mais aussi noté « l’absence de messages de condoléances et de soutien du Président turc après l’assassinat de Samuel Paty », une semaine après la décapitation de cet enseignant par un islamiste près de Paris.
Dans le même temps, près de 200 personnes ont manifesté samedi soir devant la résidence de l’ambassadeur de France en Israël pour dénoncer les propos d’Emmanuel Macron sur les caricatures du prophète Mahomet tandis que des manifestants ont brûlé des photos du président français dans la bande de Gaza.
M. Borell est également revenu sur le Conseil européen début octobre à Bruxelles lors duquel les dirigeants de l’UE ont tenté d’apaiser les tensions avec le président Erdogan. Ils se sont engagés à améliorer certaines coopérations et à relancer l’union douanière si la Turquie cesse ses forages illégaux dans les eaux de Chypre. Mais « si Ankara poursuit ses actions illégales, nous utiliserons tous les instruments à notre disposition », avait averti la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
« Les conclusions du Conseil européen contiennent une offre réelle pour relancer notre relation », a estimé M. Borell. « Mais il faut une volonté politique des autorités turques sur cet agenda positif. Dans le cas contraire, la Turquie sera encore plus isolée », a-t-il averti.