Le Comité constitutionnel syrien semble plus divisé que jamais au terme de cinq jours de réunion à Genève, les proches des opposants accusant d’obstruction leurs collègues pro-gouvernement. « On ne peut plus continuer comme cela », a dit vendredi l’émissaire de l’ONU.
La conclusion infructueuse de la cinquième session en formation restreinte du Comité constitutionnel syrien , vendredi 29 janvier , à Genève a provoqué la « déception » de l’émissaire spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, selon qui les choses ne peuvent plus continuer ainsi.
« J’ai dit aux 45 membres du groupe restreint que nous ne pouvons plus continuer comme ça, que cette semaine a été une déception », a-t-il déploré lors d’une conférence de presse.
M. Pedersen a confié aux journalistes que les délégués n’ont même pas su se mettre d’accord sur de nombreux points de méthodologie pour poursuivre cette réunion et que celle-ci s’était ouverte lundi sans terrain d’entente.
« J’ai expliqué que les deux coprésidents devaient mieux travailler ensemble, via mon intermédiaire, ou qu’ils s’assoient et discutent. Et nous devons élaborer ensuite un plan de travail pour l’organisation de futures sessions », a poursuivi le diplomate norvégien.
Geir Pedersen a ajouté qu’aucune date n’avait à l’évidence été fixée pour de prochaines discussions.
Face aux divisions, M. Pedersen souhaite de son côté pouvoir se rendre dès que possible à Damas pour discuter avec le gouvernement et ensuite dialoguer avec le Conseil national syrien (CNS), format politique des opposants. Il veut également intensifier les consultations « dans les prochains jours » avec la Russie, la Turquie, l’Iran, les Etats arabes et les pays européens, mais aussi avec l’administration américaine de Joe Biden.
Le Comité constitutionnel syrien, qui comprend 150 représentants à parité du gouvernement syrien, de l’opposition et de la société civile, a été officiellement lancé à Genève le 30 octobre 2019. Depuis, sa formation restreinte, ramenée de 45 délégués, a tenu plusieurs sessions, accomplissant guère de progrès.