L’Iran développe un missile balistique hypersonique

Un missile hypersonique évolue à des vitesses supérieures à 6.000 kilomètres à l’heure, soit cinq fois la vitesse du son.

Un haut commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) d’Iran a déclaré jeudi que le pays avait développé un missile balistique hypersonique capable de pénétrer « tous les systèmes de défense antimissile ».

« Ce missile a une vitesse élevée et peut manœuvrer à la fois dans et hors de l’atmosphère terrestre », a rapporté la chaîne de télévision iranienne Press TV, citant Amir-Ali Hajizadeh, commandant de la division aérospatiale du CGRI.

« Ce nouveau missile peut traverser tous les systèmes de défense antimissile », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Je ne pense pas que la technologie capable de le contrer soit développée dans les décennies à venir. »

« Il peut cibler les systèmes antimissiles de l’ennemi, et sa production marque un pas énorme en avant dans le développement d’une nouvelle génération de missiles », a souligné M. Hajizadeh. 

Selon la revue britannique Janes, les missiles hypersoniques posent des défis aux concepteurs de radars en raison de leur vitesse élevée et de leur maniabilité.

A l’inverse des missiles balistiques, ils volent à basse altitude dans l’atmosphère et sont manœuvrable, ce qui rend leur trajectoire difficilement prévisible et leur interception difficile.

La Russie en avance
La Russie, la Corée du Nord et les Etats-Unis avaient annoncé en 2021 avoir procédé à des essais de missiles hypersoniques, ravivant les craintes d’une nouvelle course à l’armement. Mais c’est la Russie qui a pris une longueur d’avance, avec plusieurs types de ces missiles.

En mars, dans les premières semaines de l’invasion de l’Ukraine lancée le 24 février, la Russie avait annoncé avoir utilisé des missiles hypersoniques Kinjal, ce qui constituait probablement une première, Moscou n’ayant jusque-là jamais fait état de l’emploi de ce type d’armes sauf pour des essais.

La Chine a plusieurs projets, qui semblent directement inspirés des programmes russes, selon une étude du centre de recherche du Congrès américain. Elle a notamment testé un planeur hypersonique d’une portée de 2.000 km.

L’annonce iranienne survient alors que les Occidentaux tentaient depuis plus d’un an de relancer le JCPOA, l’accord sur le nucléaire conclu en 2015 entre les grandes puissances et Téhéran.

Cet accord visant à empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique en échange d’une levée des sanctions internationales est en déliquescence depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump, qui a entraîné l’affranchissement progressif par Téhéran de ses obligations.

Les négociations, déjà dans l’impasse, semblent aujourd’hui impossibles.

Le 5 novembre, l’Iran avait par ailleurs annoncé avoir testé avec « succès » une fusée capable de transporter des satellites dans l’espace.

Les gouvernements occidentaux craignent que les systèmes de lancement de satellites intègrent des technologies interchangeables avec celles utilisées dans les missiles balistiques capables de livrer une ogive nucléaire, ce que l’Iran a toujours nié vouloir construire.

Téhéran insiste sur le fait que son programme spatial est à des fins civiles et de défense uniquement, et ne viole pas l’accord de 2015 ni aucun autre accord international.

Sources : Xinhua et agences