Libye : réunion de la Ligue des Etats arabes sur fond de boycott

Le secrétaire général de l’organisation, ainsi que l’Egypte, les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite figurent parmi les grands absents.

C’était un test de légitimité pour le gouvernement libyen basé à Tripoli : l’organisation dimanche de la réunion consultative de la Ligue des Etats arabes . L’initiative a cependant été boycottée par plusieurs pays. Seuls cinq des 22 membres de l’organisation panarabe, en l’occurrence l’Algérie, la Tunisie, la Palestine, le Soudan et les Comores, ont dépêché leurs chefs de diplomatie ; tandis que d’autres ont opté pour un niveau de représentation moins élevé.

Si la Tunisie, l’Algérie et le Soudan étaient au rendez-vous, l’Egypte, les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite entre autres, ont joué la carte du boycott.

Même que le secrétaire général de l’organisation panarabe, l’égyptien Ahmed Aboul Gheit , était aux abonnés absents. Ceux qui adopté la politique de la chaise vide remettraient en cause, la légitimité de l’exécutif basé à Tripoli.

« J’émets des réserves sur la position de certains pays absents en raison de certaines attitudes négatives que nous constatons depuis que la Libye exerce son droit de présider le Conseil de la Ligue arabe. Nous considérons que ces attitudes négatives ne contribuent pas à la stabilité de mon pays, la Libye. », explique Najla Al-Mangush, ministre des affaires étrangères du gouvernement libyen basé à Tripoli.

Dimanche, la cheffe de la diplomatie libyenne a accusé à demi-mot l’Egypte d’avoir « fait pression » sur d’autres Etats membres de la Ligue afin qu’ils boycottent la rencontre.

Le Premier ministre du gouvernement rival, Fathi Bachagha, a pour sa part remercié dans un tweet les pays absents, « en premier lieu l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis », et appelé les autres à revoir leur position.

Le chef de la diplomatie tunisienne présent à la réunion a mis en avant la nécessité d’aider la Libye à surmonter ses divisions.

« Nous exprimons l’étendue de notre solidarité avec le peuple libyen dans sa voie consensuelle et sa possession de la solution que nous souhaitons, prions et aidons pour qu’il y ait une solution libyenne en la plaçant le pays sur cette voie consensuelle. », a déclaré Othman Jerandi, ministre tunisien des Affaires étrangères.

La Libye est en proie à une inextricable crise politique depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, avec des pouvoirs rivaux basés dans l’Est et l’Ouest, une myriade de milices armées et des mercenaires disséminés dans le pays, sur fond d’ingérences étrangères.

Depuis mars, deux gouvernements se disputent le pouvoir : celui de Tripoli dans l’Ouest mis en place dans le cadre d’un processus de paix parrainé par l’ONU, et un exécutif rival soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.

L’Egypte et les Emirats figurent parmi les principaux soutiens du camp du maréchal Haftar, tandis que la Turquie appuie le gouvernement de Tripoli.