Libye : Mort suspecte du chef de renseignement de Fayez el-Sarraj

En Libye, le chef de renseignement, le général Abdelkader Touhami, est mort dans des circonstances ambiguës alors que les combats s’intensifient dans la guerre qui oppose depuis maintenant depuis plus d’un an l’ouest représenté par le Premier ministre Fayez el-Sarraj à Tripoli et le dirigeant de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar.

Les versions sont toujours contradictoires sur les circonstances de cette mort du chef des renseignements intervenue à Tripoli  dimanche 10 mai. Après avoir gardé le silence, le Gouvernement d’union nationale (GNA) a affirmé dans un communiqué qu’il serait « mort d’une crise cardiaque survenue à son domicile ». Sa famille tient la même version. Il a eu droit à des funérailles militaires.

Mais d’autres versions, dont celles des voisins, mettent en doute cette version officielle. Plusieurs habitants du quartier 20 Ramadan à Tripoli affirment qu’il a été enlevé par une milice tripolitaine la veille.

Au coeur du système

Pourtant, l’homme semblait être au cœur du système. Il avait été le commanditaire des opérations d’enlèvements de responsables accusés d’être pro-Khalifa Haftar.
Il a été aussi l’architecte de la relation avec la Turquie qui soutient très activement le camp de Fayez el-Sarraj.

L’année dernière, ce dernier l’avait démis de ses fonctions avant de le réhabiliter sans explications. À la tête de ce service depuis 2017, Abdelkader Touhami avait alors menacé de révéler des secrets.

Pour plusieurs observateurs, cette mort est la conséquence de la lutte d’influences qui a lieu entre différentes milices frèristes à l’ouest libyen, une lutte qui caractérise par ailleurs toute la crise libyenne.