Le Président turc a mis en garde dans une tribune contre une résurgence du terrorisme islamiste si le gouvernement libyen siégeant à Tripoli et reconnu par l’Onu venait à être renversé, rapporte l’AFP.
L’Europe devrait collaborer avec la Turquie pour mettre fin au conflit en Libye, a écrit Recep Tayyip Erdogan dans une tribune paru samedi sur le site internet Politico. Cet article a été publié samedi, à la veille de la conférence internationale de Berlin sur le pays nord-africain.
«L’Europe fera face à une nouvelle série de problèmes et de menaces en cas de chute du gouvernement légitime libyen», a écrit M. Erdogan. «Les organisations terroristes comme l’EI (Daech, ndlr) et Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak trouveront un terrain fertile pour retomber sur leurs pieds», a-t-il poursuivi.
Le chef de l’État turc a ajouté que si l’Union européenne ne parvenait pas à soutenir de manière adéquate le Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, ce serait «une trahison de ses propres valeurs fondamentales, y compris la démocratie et les droits de l’homme».
«Laisser la Libye à la merci d’un seigneur de guerre serait une erreur de portée historique», a-t-il ajouté, parlant du maréchal Khalifa Haftar , chef de l’armée nationale libyenne , qui a déclenché en avril 2019 une offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli.
Après des mois de combats, qui ont fait plus de 2.000 morts, un cessez-le-feu orchestré par Vladimir Poutine et son homologue turc est en vigueur depuis le 12 janvier. Mais il est fragile et les Européens craignent une internationalisation du conflit, avec notamment l’implication de la Turquie qui a annoncé l’envoi de soldats pour soutenir le GNA.
«L’UE doit montrer au monde qu’elle est un acteur pertinent dans l’arène internationale», a encore estimé dans son article M. Erdogan.
«La prochaine conférence de paix à Berlin est un pas très significatif vers cet objectif. Les dirigeants européens devraient toutefois un peu moins parler et se concentrer sur la prise de mesures concrètes», a-t-il martelé.
Plusieurs pays seront représentés dimanche à la conférence organisée dans la capitale allemande sous l’égide des Nations unies, dont la Russie, la Turquie, les États-Unis, la Chine, l’Italie et la France.
La Turquie a livré au gouvernement d’union nationale des systèmes de défense antiaérienne, selon un porte-parole de l’Armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar.
Ankara livre des systèmes antiaériens au GNA
Le gouvernement libyen d’union national basé à Tripoli a reçu des systèmes antiaériens turcs, a annoncé un porte-parole de l’Armée nationale libyenne sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar.
«Nous avons constaté qu’un système antiaérien avait été déployé dans l’aéroport de Mitiga», a indiqué le porte-parole, cité par le portail égyptien Al-Ahram.
Il a ajouté que le cessez-le-feu était observé par les militaires alors que des armements étaient livrés par la mer et par les airs au gouvernement d’union nationale.
Le porte-parole a souligné que l’Armée nationale libyenne continuait à respecter ce cessez-le-feu.