Le nouveau gouvernement socialiste a décidé de ne pas livrer 400 bombes à Riyad – un contrat signé par la droite en 2015. L’engagement de l’Arabie Saoudite dans la guerre civile au Yémen serait la principale raison de cette rupture de contrat.
Le ministère espagnol de la Défense a confirmé mardi 4 septembre que Madrid avait cessé de vendre des bombes à l’Arabie saoudite pour éviter qu’elles ne soient utilisées dans le conflit au Yémen.
La chaîne de télévision publique Cadena Ser avait rapporté un peu auparavant que le ministère avait entamé une procédure de résiliation d’un contrat signé en 2015 en vue de la vente à Riyad de 400 bombes guidées par laser. Le gouvernement espagnol va rembourser à l’Arabie saoudite 9,2 millions d’euros déjà versés, a ajouté la chaîne, selon laquelle ces bombes auraient été utilisées contre les miliciens houthis au Yémen.
« Nous confirmons cette information », a déclaré une porte-parole du ministère de la Défense sans plus de précision.
Neuf millions d’euros à rembourser
Le contrat avait été signé en 2015 – sous le gouvernement de Mariano Rajoy – pour un montant de 9,2 millions d’euros, déjà payés et que l’Espagne s’est engagée à rembourser. “Les démarches pour rompre ce contrat ont commencé en juillet et les faits ont donné raison au gouvernement de Pedro Sánchez”, continue le site de la Cadena SER, qui rappelle que, le 9 août, une bombe lancée contre un bus de civils avait fait des dizaines de morts, dont 40 enfants.
Selon la chaîne de radio, l’Espagne serait le quatrième pays exportateur d’armes vers l’Arabie Saoudite. “Avec cette décision, continue la Cadena SER, l’Espagne pourrait suivre des pays comme la Suède, le Canada, la Finlande, la Norvège, la Belgique ou l’Allemagne qui ont arrêté leurs exportations d’armes à la coalition” menée par l’Arabie Saoudite.
Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits de l’homme ont appelé les pays occidentaux à cesser de vendre à l’Arabie saoudite des armes susceptibles de servir au Yémen, où elles ont fait de nombreuses victimes civiles.
Les Etats-Unis , le Royaume Unis et la France figurent parmi les principaux fournisseurs de Riyad.
Avec Reuters et agences