« Un soldat juif israélien se prépare à aller en guerre. Il va voir sa mère pour lui dire Adieu. Celle-ci le prend dans ses bras et lui dit : « Ecoute Moshé, je ne veux pas que tu te fatigues dans cette guerre. Tu tues un Arabe, et tu te reposes. Tu tues un autre Arabe, et tu te reposes. Un troisième et tu te reposes etc… Ne les tue pas tous en même temps, ça te fatiguera. » Moshé lui répond : « Oui d’accord Maman, mais si les Arabes me tuent avant ? » La mère horrifiée par la question de son Moshé s’exclame : « Les Arabes te tuent ? Et pourquoi donc ? Qu’est-ce que tu leur as fait ? »
Cette blague que les Juifs se racontent en Israël n’a pas seulement une dimension comique. Elle reflète un état d’esprit bien ancré dans la psyché israélienne. Elle n’est pas le fruit de l’imagination d’un quelconque comique israélien, mais le résultat d’une observation du comportement de l’armée israélienne pendant de longues années.
En effet depuis de longues années, cette armée se comporte suivant les conseils que la mère de Moshé donnait à son fils. Elle bombarde un quartier de Jabalia et elle se repose. Elle bombarde un autre quartier à Khan Younès et se repose. Elle bombarde un autre à Rafah et elle se repose. Et après chaque bombardement, les survivants se ruent sur les ruines pour tirer les morts et les blessés enterrés sous les décombres.
Tout comme la mère de Moshé, la plupart des Israéliens semblent avoir intériorisé une fois pour toutes l’idée qu’il est normal que leur armée tue des Arabes en Palestine et au Liban et qu’il est criminel que les Palestiniens ou les Libanais se défendent. Cette étrange pathologie, que l’on pourrait bien appeler le syndrome de la mère de Moshé, n’affecte pas seulement le citoyen ordinaire israélien, mais la classe politique tous partis confondus.
Ce qui est grave, c’est que le syndrome de la mère de Moshé fait des ravages à l’étranger, au sein des classes politiques des grandes puissances et jusque dans les instances internationales qui, à l’instar de l’ONU, sont censées défendre les faibles contre les forts pour faire régner la justice et la paix mondiale.
Mais l’endroit le plus affecté au monde par le syndrome de Moshé semble être le Congrès américain. Il y a une sorte de terreur qui, depuis longtemps a imposé un réflexe de Pavlov chez les congressistes américains par lequel, tels des automates, ils disent oui à tout ce que fait Israël. Pas une seule fois ces représentants de la plus grande puissance du monde n’ont eu le courage d’analyser et de discuter l’une des innombrables agressions israéliennes contre un peuple sans défense. Pas une seule fois ces élus du peuple américain n’ont eu la force morale et l’intégrité politique de désigner l’agresseur par son nom et la victime par son nom. Pour eux, les choses sont claires : dans un face à face entre un gamin lanceur de pierres et un tank de 60 tonnes, le gamin est l’agresseur et le tank en état de légitime défense.
Tout le problème est là en effet. Si Israël continue de se mettre effrontément et impunément au-dessus des lois, c’est parce « qu’il sait que le Congrès américain est tenu en respect et qu’aucun représentant ou sénateur n’ose sortir des rangs. C’est parce qu’il sait pertinemment que l’endroit le plus affecté par le syndrome de la mère de Moshé est le Congrès des Etats-Unis d’Amérique. »
Et si « l’endroit le plus affecté par ce syndrome est le Congrès des Etats-Unis d’Amérique » c’est parce que ça les renvoie aux heures sombres de leur histoire : le GENOCIDE DES INDIENS d’Amérique ! »
Ben Ahmed Sobhi