Le procureur de la CPI demande des mandats d’arrêts contre Netanyahu , son ministre de la défense et 3 dirigeants du Hamas

Karim Khan, procureur général de la Cour pénale internationale, a demandé, lundi, l’émission de mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre humanité. Il a également réclamé des mandats d’arrêt contre les trois principaux chefs du Hamas, dont Ismaïl Haniyeh.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré, lundi 20 mai, avoir demandé l’émission d’un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis dans la bande de Gaza.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a très vite dénoncé une « décision scandaleuse », un « déshonneur historique » pour la cour basée à La Haye.

Dans la foulée, Benjamin Netanyahu a dit « rejeter avec dégoût » ces mandats d’arrêt dans un communiqué. « Comment osez-vous comparer les monstres du Hamas aux soldats de Tsahal », l’armée israélienne « la plus morale du monde? », jugeant qu’il s’agit là d’une « complète distorsion de la réalité ».

De son côté, le président américain Joe Biden a fustigé le mandat d’arrêt réclamé par le procureur de la CPI contre les dirigeants israéliens, estimant qu’aucune « équivalence » n’était possible entre Israël et le Hamas.

« Je vais être clair : quoi qu’insinue le procureur, il n’y a pas d’équivalence entre Israël et le Hamas, il n’y en a aucune », a-t-il ajouté. « Nous nous tiendrons toujours aux côtés d’Israël contre les menaces à sa sécurité.

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« Certains de ces crimes continuent d’être commis »

Si les juges de la CPI décident d’émettre le mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu, cela signifie qu’en théorie, n’importe lequel des 124 États membres de la CPI serait obligé de l’arrêter s’il se rendait sur leur territoire.

Mais même si le mandat d’arrêt pourrait compliquer certains déplacements de Benjamin Netanyahu, la cour ne dispose d’aucune force de police pour faire appliquer ses mandats et s’appuie sur la volonté des États membres de jouer le jeu.

Le procureur Karim Khan a déclaré dans un communiqué qu’il demandait des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », « homicide intentionnel » et « extermination et/ou meurtre ».

« Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne dans la poursuite de la politique d’une organisation. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis », a affirmé Karim Khan.

Il a également réclamé des mandats d’arrêt contre les trois principaux chefs du Hamas, dont Ismaïl Haniyeh, « pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité » commis sur le territoire d’Israël et dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.

« Les juges indépendants de la CPI sont les seuls à pouvoir déterminer si les conditions sont réunies pour délivrer des mandats d’arrêt », précise le communiqué.

Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas, notamment Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza, incluent « l’extermination », « le viol et d’autres formes de violence sexuelle » et « la prise d’otages en tant que crime de guerre ».

Le Hamas palestinien a « condamner fermement » cette décision et dénoncé « les tentatives du procureur de la Cour pénale internationale d’assimiler la victime au bourreau », selon un communiqué.