Le nouveau-ancien Mohsen Marzouk !

Le fait que Mohsen Marzouk officialise sa stratégie politique d’une alliance sans réserve avec le camp de l’islam politique est une bonne nouvelle pour la clarté du débat politique en Tunisie entre progressistes et frères musulmans.
Je n’ai de cesse écris depuis 2012 que le rôle confié par la géopolitique du « printemps » arabe à Mohsen Marzouk: consiste à empêcher le camp progressiste laïc de former une force patriotique forte et majoritaire.
Avec un discours bourguibiste de gauche il se jette dans le combat pour mobiliser le centre gauche et les sociaux bourguibistes. Une fois l’union du camp progressiste réalisée et la victoire obtenue, il divise l’union et ruine la victoire du camp progressiste par une alliance avec les islamistes. Le lendemain même des élections de 2014, il était le premier, avant Béji, à appeler à l’alliance avec le parti la Nahda et diviser le pati Nida en deux .
Ce qui est nouveau, c’est que cette fois ci Marzouk annonce l’alliance avec les islamistes avant même d’essayer à nouveau de se constituer une base électorale dans sa famille politique habituelle.
Ce qui est certain, ce n’est pas Mohsen Marzouk qui a changé de stratégie, ce sont les stratèges de la géopolitique qui rabattent les cartes politiques de leurs agents locaux.
Ce qui est aussi nouveau c’est que toutes les cartes politiques en Tunisie, toutes les grandes figures tunisiennes du « Printemps » Arabe, Marzouki (France) , Ben Jaffar (France ), Marzouk ( États-Unis ) Béji (Makhzen cosmopolite qui s’allie constamment avec le parti étranger pour protéger le Makhzen contre Essiba ) sont aujourd’hui toutes des cartes politiques mortes.
Seul la Nahda n’est pas morte, parce que le parti islamiste n’est pas en lui-même un acteur politique au sens du Politique. C’est un petit outil de couverture politique au service de la stratégie de la géopolitique du printemps arabe en Tunisie et en Afrique du Nord .Ce qui détermine sa marge d’influence sur la politique intérieure de la Tunisie sont les alliances et les services rendus par la stupidité ou la cupidité des partis politiques indigènes.
La nouvelle inconnue restera: quelle nouvelle configuration politique pour la Tunisie que la géopolitique du « Printemps » Arabe va pouvoir dessiner pour l’avenir avec des cartes politiquement mortes?

Mohamed Hafayedh