Le cessez le feu entre Israël et le Hamas est bien fragile

Le fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas n’empêchent pas les affrontements de se poursuivre dans le quartier palestinien de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, aux abords de la vieille ville. Des policiers israéliens ont chassé samedi des manifestants venus dénoncer le barrage que les forces de l’ordre ont installé pour contrôler le passage à l’entrée du quartier. Des barrières de métal et des blocs de béton empêchent désormais les palestiniens d’y circuler librement, tandis que les riverains sont soumis à des contrôles stricts. « Les habitants juifs peuvent passer sans problème ! », déplore l’un des riverains.

Eviter une  prochaine éruption de violence.

Après les « traumas » de la quatrième guerre entre le Hamas et Israël, l’ONU a appelé dimanche à une reconstruction à long terme de la bande de Gaza en réglant les « causes profondes » du conflit israélo-palestinien, afin de redonner « espoir » et éviter de nouvelles « destructions ».

À l’heure où les services publics de Gaza ramassent les gravats, que les commerçants dont les boutiques ont été bombardées évaluent leurs pertes et que la vie tente de reprendre un semblant de normalité, une mission de l’ONU sonde l’enclave palestinienne pour chiffrer les dommages de 11 jours de guerre avec Israël.

Mais, au-delà du millier d’appartements détruits, des routes crevassées et des infrastructures endommagées, c’est toute la question des traumatismes psychiques dus au conflit, et du futur de la bande de Gaza et de la Palestine en général, qui surgit.

« Nous ne devons pas simplement nous placer dans une démarche de reconstruction, […] car cela revient à Sisyphe : vous construisez, vous détruisez, vous reconstruisez, vous détruisez. Nous devons avoir une stratégie plus large centrée sur le développement humain » , a estimé  Philippe Lazzarini, chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), cité par l’AFP.

« Ce qui veut donc dire que cela doit être accompagné d’un vrai processus politique » , a-t-il ajouté, soulignant la nécessité d’éviter une normalité artificielle à Gaza, où les deux millions d’habitants, et en particulier les jeunes, seraient dépendants de l’aide, sans futur, jusqu’à la prochaine éruption de violence.

D’où l’importance de traiter les causes profondes du conflit israélo-palestinien, ce qui signifie par exemple la levée par Israël du blocus imposé depuis 2007 au territoire palestinien, mais aussi de donner un sens au futur.

Il y a peut-être eu moins de maisons détruites que pendant la guerre de 2014, a renchéri Lynn Hastings, coordinatrice de l’aide humanitaire pour les Territoires palestiniens, dont les services chiffrent pour l’heure à un millier le nombre de commerces ou habitations complètement détruits.

Mais une chose que j’ai entendue est que la population de Gaza est plus traumatisée que jamais et cela doit vraiment être pris en compte, a-t-elle dit.

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, entré en vigueur vendredi à la faveur d’une médiation égyptienne, n’a fixé aucune condition à l’arrêt des combats ni établi de plan pour la reconstruction.

Une délégation égyptienne se trouve dimanche à Gaza pour des entretiens avec le Hamas au pouvoir.