Le bureau de la chaîne Al-Mayadeen à Beyrouth a été touché le 23 octobre par une frappe israélienne. Le média a annoncé que les locaux étaient vides, ayant déménagé au début du conflit. La ligne éditoriale du site est perçue comme favorable au Hezbollah ainsi qu’au gouvernement syrien.
Les locaux du média libanais Al-Mayadeen à Beyrouth ont été frappés dans la soirée du 23 octobre par un raid aérien israélien. «L’occupation israélienne a lancé une agression visant les locaux de la télévision Al-Mayadeen à Beyrouth, sachant que la chaîne les avait quittés au début de l’agression contre le Liban», a indiqué sur son site la chaîne libanaise.
Suite à ce bombardement, le ministre de l’Information du gouvernement intérimaire libanais, Ziad Makari, a confirmé que le gouvernement «prendra[it] des mesures liées à l’agression» et mènerait «une correspondance avec les autorités internationales compétentes». Al-Mayadeen a également noté avoir reçu de nombreux messages de soutien de la part de groupes palestiniens ainsi que des Houthis.
Ce n’est pas la première fois que la chaîne libanaise est frappée, depuis le début du conflit entre Tsahal et le Hezbollah. Alors qu’ils couvraient les tensions dans le sud-Liban, la présentatrice Farah Omar, 25 ans, le reporter d’images Rabih Maamari, 39 ans ainsi qu’un «contributeur» du média, ont été tués dans une frappe israélienne le 21 novembre.
Une chaîne pro Damas et pro Hezbollah
Al-Mayadeen est une chaîne de télévision d’information en continu fondée en 2012, dont le siège se trouve à Beyrouth, au Liban. Son fondateur et directeur Ghassan Ben Jeddou est un journaliste et homme de médias d’origine tunisienne.
Avant de lancer Al-Mayadeen, Ben Jeddou était une figure influente dans le paysage médiatique arabe, notamment grâce à son travail pour Al Jazeera, dont il a dirigé le bureau de Beyrouth pendant plusieurs années. Il s’est fait connaître pour ses interviews et reportages approfondis, notamment ses couvertures de la guerre du Liban en 2006.
Sous son impulsion, Al-Mayadeen est rapidement devenue un acteur incontournable du journalisme d’information au Moyen-Orient, avec une ligne éditoriale perçue comme favorable aux gouvernements syrien et iranien, ainsi qu’au Hezbollah libanais, tout en revendiquant une certaine indépendance.
Ghassan Ben Jeddou continue de jouer un rôle central dans l’orientation et la gestion de la chaîne, faisant d’Al-Mayadeen une plateforme pour les voix critiques du discours dominant dans les médias arabes et internationaux.