Après des frappes aériennes massives à Gaza, qui ont fait plusieurs dizaines de morts, l’armée israélienne a annoncé, ce dimanche, le début d’une opération terrestre d’envergure « dans le nord et le sud » de l’enclave palestinienne. En parallèle, le Premier ministre Benjamin Netanyahu se dit ouvert à un accord de cessez-le-feu avec le Hamas.
Nouvelle offensive terrestre à Gaza. L’armée israélienne a annoncé dimanche 18 mai dans un communiqué lancer de « vastes opérations terrestres » dans la bande de Gaza, en parallèle de négociations indirectes à Doha pour obtenir un cessez-le-feu. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est dit ouvert à un accord incluant la fin de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, où des dizaines de Palestiniens ont été tués au lendemain de l’annonce de l’intensification de la campagne aérienne et terrestre de l’armée israélienne.
Il a aussi affirmé que l’accord devrait inclure l' »exil » du mouvement islamiste Hamas et le « désarmement » du territoire palestinien assiégé et dévasté par plus de dix-neuf mois de guerre, selon un communiqué de son bureau.
Le gouvernement israélien a pourtant présenté début mai un plan pour « la conquête » de Gaza et un déplacement de sa population, semblant alors écarter toute négociation.
Des roquettes tirées depuis Gaza
Alors que le Hamas a annoncé samedi la reprise « sans condition préalable » des négociations indirectes avec Israël au Qatar, pays médiateur, l’armée israélienne a constaté dimanche qu’un « projectile » tiré depuis la bande de Gaza était tombé dans le sud d’Israël, à proximité du territoire palestinien, tandis qu’un autre avait été « intercepté ».
« À la suite des sirènes qui ont retenti à Kissoufim, deux projectiles ont été identifiés en train de pénétrer en Israël depuis le centre de la bande de Gaza », indique un communiqué militaire, ajoutant qu’un « des projectiles a été intercepté et l’autre est tombé dans une zone dégagée ».
La branche armée du Hamas a annoncé avoir tiré « deux roquettes » vers Israël « après le lancement de l’opération terrestre » dans la bande de Gaza.
Des dizaines de morts dans des frappes israéliennes
L’intensification des opérations menée dans le but d’obtenir la libération des otages israéliens retenus par le Hamas et de défaire ce mouvement. a soulevé une vague de critiques à l’international.
Après des dizaines de morts rapportés quotidiennement ces derniers jours à Gaza, la Défense civile a fait état d’au moins 50 Palestiniens tués et 100 blessés « dans des frappes avant l’aube sur des tentes de déplacés dans la zone d’Al-Mawassi », près de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien dévasté et assiégé.
À Jabalia (nord), sept personnes ont été tuées dans un raid israélien contre leur maison et quatre ont péri à Al-Zawayda (centre) et à Khan Younès, selon le porte-parole de l’organisation de secours, Mahmoud Bassal.
À l’hôpital Nasser de Khan Younès, où les victimes ont été transportées à bord d’ambulances, des corps couverts de draps blancs sur lesquels sont inscrits les noms des morts sont placés à même le sol, selon des images de l’AFP.
Hôpitaux hors service
Le ministère de la Santé du Hamas a indiqué que « l’occupation israélienne avait intensifié son siège, avec des tirs nourris autour de l’hôpital indonésien (à Beit Lahia), empêchant l’arrivée des patients, du personnel médical et des fournitures médicales, ce qui a contraint l’hôpital à fermer ».
« Tous les hôpitaux publics du gouvernorat de Gaza, dans le Nord, sont désormais hors service », a-t-il dit.
Après l’expansion de l’offensive israélienne, les appels se sont multipliés pour cesser la guerre. Il faut « arrêter le massacre à Gaza », a dit le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. « Ca suffit », a lancé le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani.
« Tout un peuple est soumis à une force militaire écrasante et disproportionnée », a déclaré le président du Conseil européen Antonio Costa.
Et à Tel-Aviv, une foule d’Israéliens a de nouveau protesté, samedi soir, contre Benjamin Netanyahu.
« 589 jours d’enfer depuis le massacre du 7 octobre. Et au lieu de ramener tous les otages à la maison (…), Netanyahu nous entraîne dans une guerre politique inutile qui mènera à la mort des otages et des soldats », a déclaré l’un des manifestants, Zahiro Shahar Mor, neveu d’un otage tué, Avraham Munder.
Avec agences