L’Algérie recadre Recep Tayyip Erdogan

L’Algérie s’est dit surprise de la déclaration faite par le Président turc, Recep Tayyip Erdogan dans laquelle « il attribue au Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune des propos sortis de leur contexte sur une question liée à l’histoire de l’Algérie », a indiqué samedi un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

« L’Algérie a été surprise par la déclaration faite par le Président turc, Recep Tayyip Erdogan dans laquelle il attribue au Président de la République des propos sortis de leur contexte sur une question liée à l’histoire de l’Algérie », précise t-on de même source.

« A titre de précision, l’Algérie affirme que les questions complexes liées à la mémoire nationale, qui revêt un caractère sacré pour le peuple algérien, sont des questions extrêmement sensibles. De tels propos ne concourent pas aux efforts consentis par l’Algérie et la France pour leur règlement », conclut le communiqué.

En effet, cette réaction intervient suite à l’information révélée le 29 janvier dernier par le quotidien pro-gouvernemental turc Daily Sabah; qui a expliqué que Abdelmadjid Tebboune a dit à Erdogan que « la France a massacré plus de 5 millions d’Algériens en 130 ans ».

Ce à quoi le chef d’Etat turc avait rétorqué : « Si vous m’envoyez des documents à ce sujet [Crimes de guerre de la France en Algérie, ndlr], nous serons très heureux. Je savais que des millions de personnes [d’algériens] ont été tuées; mais je n’imaginais jamais un tel chiffre »; avait rapporté le média turc.

Le communiqué de la présidence algérienne estime que cette conversation, censée rester privée entre les deux chefs d’Etats, a été « sortie de son contexte », précisant que « les questions complexes liées à la mémoire nationale ont un caractère sacré et spécial pour le peuple algérien, qui reste très sensible à ces questions ».

Pour rappel, Erdogan avait proposé à Tebboune de lui « envoyer les dossiers relatifs aux crimes de guerre coloniaux commis par la France en Algérie ». Une déclaration qui intervient au moment où les tensions sont au plus haut entre la Turquie et la France, notamment au sujet de la Libye; comme si Erdogan cherchait à impliquer l’Algérie dans son conflit avec Macron.

Sources : APS et médias turcs et algériens