Le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé avoir reçu l’ambassadeur de France Stéphane Romatet, pour dénoncer un projet d’opérations militaires franco-marocaines, prévues en septembre près de la frontière avec l’Algérie.
L’annonce de manœuvres militaires conjointes entre la France et le Maroc, aux frontières avec l’Algérie, est vécue comme une nouvelle provocation. Les autorités algériennes ont convoqué l’ambassadeur de France.
Alors que la France et le Maroc affichent leur bonne entente, notamment à l’occasion de la visite du ministre de la Justice français, Gérald Darmanin, à Rabat lundi 10 mars, Paris et Alger connaissent en revanche un nouveau regain de tensions.
L’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, a une nouvelle fois été convoqué au ministère des Affaires étrangères algérien, le 6 mars, lequel a protesté contre “un projet d’exercice militaire conjoint entre la France et le Maroc”, rapporte le site d’information algérien El-Khabar.
Les autorités algériennes dénoncent ce qu’elles considèrent comme un exercice “provocateur, porteur de nombreuses significations et élevant le niveau de tension à un degré de gravité inédit”.
En pleine crise entre la France et l’Algérie, l’annonce de ces manœuvres militaires avec le rival marocain survient alors que le président français, Emmanuel Macron, semblait vouloir jouer l’apaisement, notamment en s’opposant à la dénonciation de l’accord de 1968.
Chergui 2025 ?
Les autorités algériennes font référence à l’opération «Chergui 2025», qui s’inscrit dans le cadre de la coopération militaire entre le Maroc et le France. L’objectif est de renforcer la coordination entre les deux armées afin de répondre aux défis sécuritaires de la région, notamment la lutte antiterroriste au Sahel. Un tel exercice, baptisée «Chergui 2022» a déjà eu lieu trois ans plus tôt, réunissant quelque 2 500 militaires, dont 200 soldats français.