Qu’avez-vous fait de notre pays…de notre État…de notre justice?
Un pays où l’on nous annonce, comme on annonce le bulletin météo, que le voyou, chef du « gang » d’El Kamour a été libéré « parce que les agents de la sûreté nationale -qu’il a agressés- ont retiré leur plainte », n’en est pas un. Car même en jouant aux crédules et en supposant qu’ils l’aient fait par mansuétude et de bon coeur, pas sous pression ou avec un « dédommagement », comment l’institution sécuritaire et le ministère de l’Intérieur ont-ils accepté cette mesure (remarquez que je ne dis pas « deal »)? Comment peuvent-ils fermer les yeux sur une affaire qui les engage eux, beaucoup plus que les agents « cléments » et renoncer à poursuivre cet auto-proclamé « coordinateur d’El Kamour », en leur nom et au nom de l’Etat qu’ils représentent? En ont-il le droit?
Ne réalisent-ils pas que ce faisant, ils ont commis le sacrilège d’autoriser que le prestige et l’aura de cet Etat soient bafoués… traînés dans la boue? A en croire que ce bandit de grands chemins, avec ses protecteurs, sont au dessus de l’État.
Mais à bien réfléchir, cela n’est point étonnant dans un pays, où ses décideurs font, désormais, tout pour mener l’Etat vers la déliquescence. Et ce hors-la-loi à qui la loi ne s’applique pas, n’est-il un micro-exemple de l’impunité dont jouissent ceux que la Cour des comptes a désignés, rapports à l’appui, comme auteurs d’infractions et de délits dont ils doivent rendre compte devant la justice? A quoi bon garder cette instance et dilapider les deniers du contribuable, si son travail n’a pas de suite?
A l’opposé, on s’empresse de mettre en prison un ministre et de l’y garder, « en attendant son audition », pour une affaire qui a commencé, bien avant sa prise de fonctions. Nous souhaitons (presque) qu’il soit coupable, afin de ne pas perdre totalement confiance en nos décideurs et en notre justice, d’être sûrs que le Colonel de la Douane, impliqué dans cette affaire, a été libéré parce que blanc comme neige (pas à cause de la mobilisation de son corps de métier) et, surtout, pour ne pas dire que, par le « sacrifice » de ce ministre (beaucoup de gens le disent propre), on est, encore une fois, en train de se payer notre tête, en nous donnant l’impression que personne n’est au dessus de la loi…même si la réalité prouve le contraire.
La mise à l’ombre de Nabil Karoui ne change rien à la donne, car elle rappelle drôlement une certaine campagne anti-corruption de Chahed qui de tous les malfrats corrompus et contrebandiers, ne s’est abattue que sur un seul « gros » gibier, Chafik Jarraya
Slah Grichi