Abdellatif El Mekki expliquait, tout à l’heure, sur la chaîne Ettasia, qu’une étrange sensation s’est emparée de lui au cours du point de presse d’hier et lui a, par conséquent, fait monter les larmes aux yeux. Puis il enchaîne en délivrant un message équivoque, à brûle-pourpoint et probablement destiné aux bourguibistes qui l’ont épinglé hier soir sur les réseaux sociaux : « C’est exactement la même sensation que j’ai ressentie en lisant la lettre qu’avait adressée Bourguiba à Ben Ali pour qu’il puisse se recueillir sur la tombe de sa mère, alors qu’il était au crépuscule de sa vie. J’avais pleuré, ce jour-là ! »
Il ne serait pas absurde de considérer que la deuxième partie de sa déclaration admet deux interprétations totalement contradictoires :
– Elle peut, sous la belle apparence de tendres sentiments et de compassion, couvrir une critique acerbe à l’endroit des défenseurs de Bourguiba : « Où étiez-vous lorsque Bourguiba était tenu captif par Ben Ali ? »
– Elle peut également signifier la chose suivante : « Lors de cette lutte contre le virus Corona, j’entends enterrer la hache de guerre qui ferait de graves dégâts si d’aventure notre rivalité se poursuivait. Resserrons les rangs autour de l’Etat. »
Décidément, Ennahdha est une véritable usine à fabriquer des virtuoses aussi doués pour l’ambiguïté que pour la sournoiserie. Sacré Abdellatif !
Pierrôt LeFou