La France sous surveillance du FMI

**Ces dernières années, le gouvernement a lancé plusieurs séries d’aides.

**Des enveloppes de plusieurs milliards dédiées à faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire, puis de la crise énergétique.

**L’inflation a été limitée, mais les finances publiques sont dégradées, met en garde le Fonds monétaire international.

Le FMI a émis son 3ème avertissement à la France et celui-ci est le plus grave pour une politique budgétaire incontrôlable, et déficitaire.

« Il est temps d’arrêter le ‘quoi qu’il en coûte » : après avoir déboursé des milliards pour soulager les entreprises et les ménages de la crise énergétique, la France doit commencer dès l’an prochain à assainir ses finances, a recommandé lundi 21 novembre 2022 le Fonds monétaire international (FMI). « Nous avons soutenu le quoi qu’il en coûte, mais il est temps » d’y mettre un terme, a estimé lors d’une conférence de presse Jeffrey Franks, chef de mission du FMI pour la France.

À travers le gel des prix de l’électricité et du gaz, des chèques énergétiques, des remises sur les prix du carburant, un soutien aux entreprises… la France a multiplié les dépenses depuis un an, évaluées par le FMI à plus de 2% de son PIB. Les initiatives du gouvernement ont permis de contenir le taux d’inflation « deux à trois points » en dessous du niveau qu’il aurait atteint sans mesures d’aide, a salué Jeffrey Franks. « La France a le niveau d’inflation le plus faible en Europe grâce au bouclier tarifaire », s’est ainsi félicité le ministre de l’Économie Bruno Le Maire dans une réaction transmise à l’AFP.

Mais ces dépenses exceptionnelles ont aussi pesé sur des finances publiques déjà très dégradées par la pandémie de Covid-19, durant laquelle le gouvernement avait déjà initié le quoi qu’il en coûte. « Il est justifié de commencer la consolidation budgétaire en 2023 », préconise ainsi le FMI. Or ce n’est pas le chemin que prend Paris : l’institution de Washington note que « la loi de finances 2023 ne cible pas une réduction du déficit, reportant l’ajustement budgétaire à 2024 ».

Le gouvernement table sur un déficit public de 5% l’an prochain après 4,9% cette année, et prévoit de revenir sous la barre des 3% en 2027, là où ses grands voisins misent sur un retour plus rapide à ce niveau.