C’est le maréchal Khalifa Haftar , chef de l’armée nationale libyenne ( ANL ) n , qui a refusé de signer un accord sur le cessez-le-feu en Libye lors de la conférence à Berlin sur le règlement de la crise dans le pays, a indiqué à l’agence russe Sputnik une source diplomatique.
Le commandant de l’ANL Khalifa Haftar a refusé de signer l’accord de cessez-le-feu lors du sommet de Berlin consacré à la crise dans son pays, a déclaré à Sputnik une source diplomatique à Moscou.
«Il se comportait de manière étrange: il a éteint son téléphone, n’a contacté ni averti personne, et il est parti», a ajouté l’interlocuteur de l’agence.
Auparavant, Haftar avait de la même manière quitté la capitale russe sans signer d’accord de cessez-le-feu avec le chef du gouvernement de Tripoli, Fayez el-Sarraj.
Erdogan reste prudent après l’accord de Berlin
De retour de Berlin, le président turc Recep Tayyip Erdogan semble partagé entre son intérêt à saluer des avancées après l’engagement des principaux pays concernés par le conflit en Libye à respecter l’embargo sur les armes afin de parvenir à un cessez-le-feu durable et la prudence quant à la suite, car rien ne garantit encore la réussite de l’accord.
À l’issue d’un sommet sous l’égide de l’ONU organisé dimanche à Berlin, les dirigeants des principaux pays concernés par le conflit en Libye se sont engagés à respecter l’embargo sur les armes afin de parvenir à un cessez-le-feu durable. La Turquie, qui soutient militairement le Gouvernement d’union nationale basé à Tripoli face à l’offensive du maréchal Khalifa Haftar, a signé cet accord.
« La présence de la Turquie en Libye a accru les espoirs de paix »
Si l’accord de Berlin prévoit le renoncement aux interférences étrangères, cela n’a pas empêché le président turc d’estimer ce lundi, de retour de la conférence, que l’intervention de son pays – intervention diplomatique aux côtés de la Russie, intervention militaire avec l’envoi de soldats sur place – a permis de créer « un équilibre et la base d’un cessez-le-feu ». « La présence de la Turquie en Libye a accru les espoirs de paix », veut-il croire.
Mais paradoxalement, Erdogan minimise aussi cette présence. « Nous n’avons envoyé là-bas que des formateurs, pas une force militaire », argue-t-il, avant de se demander pourquoi la présence en Libye de paramilitaires russes – 2 500 hommes, selon lui – ne fait pas davantage débat.
La balle dans le camp du maréchal Haftar
Selon le chef de l’État turc, la balle est dans le camp de Khalifa Haftar et de ses soutiens, à commencer par la Russie et les Émirats arabes unis. Il refuse de jouer un rôle de « médiateur » entre les deux camps, que personne ne lui avait d’ailleurs attribué. « Je ne m’assois jamais à la table d’un terroriste », se justifie-t-il quand même. Recep Tayyip Erdogan refuse aussi à l’Union européenne un rôle de « coordinateur » dans ces efforts de paix, préférant voir l’ONU endosser cette responsabilité.
Conférence sur la crise libyenne
Dimanche 19 janvier, Berlin a tenu une conférence internationale consacrée au règlement de la situation en Libye.
À son issue, il a été décidé de créer une commission de suivi selon la formule 5+5. Le ministre russe des Affaires étrangères par intérim Sergueï Lavrov s’est montré optimiste quant aux résultats de ce sommet international sur la crise libyenne, assurant que la commission militaire instituée assumerait la tâche de parvenir à une trêve solide.
Les principaux pays concernés par le conflit en Libye ont promis de respecter un embargo sur les armes et de ne plus interférer dans ses affaires intérieures, pour tenter de ramener la paix dans ce pays déchiré par la guerre civile.
Sources : Sputnik et agences