Le gouvernement israélien a décider de rappeler des dizaines de milliers de réservistes en vue d’intensifier son offensive contre le Hamas à Gaza, rapportent des médias israéliens. Ces réservistes remplaceront des soldats actifs à travers le pays ainsi qu’en Cisjordanie occupée, afin de permettre leur déploiement à Gaza.
Des ordres de mobilisation envoyés ces derniers jours. Israël a rappelé des dizaines de milliers de réservistes en vue d’une expansion de son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza, ont rapporté samedi 3 mai des médias israéliens.
Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a ni confirmé ni démenti ces information alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, sous la pression de ses soutiens d’extrême droite sans lesquels il perdrait sa majorité, multiplie les propos va-t-en guerre.
Samedi soir, il s’en est pris au Qatar, émirat qui mène avec l’Égypte une médiation en vue d’une trêve avec le Hamas et d’un accord de libération de otages détenus dans la bande de Gaza, l’enjoignant à « cesser son double jeu et son double langage ».
« Israël gagnera cette guerre légitime avec des moyens légitimes », a-t-il ajouté, semblant signifier ainsi la fin de toute négociation.
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« Situation de danger immédiat »
Le Qatar « rejette fermement les déclarations incendiaires » de Benjamin Netanyahu « qui sont contraires aux règles les plus élémentaires de la responsabilité politique et morale », a réagi sur X le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari.
Depuis qu’Israël a mis fin le 18 mars à deux mois d’une trêve dans la guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, Benjamin Netanyahu assure qu’une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le mouvement islamiste palestinien à rendre les otages.
Au contraire, « toute intensification des combats placera les otages […] en situation de danger immédiat », a mis en garde le forum des familles d’otages, organisation israélienne de proches des captifs.
« Pour la grande majorité des Israéliens le retour des otages est la première priorité morale de la nation », a ajouté le forum dans un communiqué, jugeant encore possible de « parvenir à un accord permettant de sauver des vies et d’empêcher davantage de pertes humaines ».
Selon les correspondants militaires de médias israéliens, l’armée a commencé à envoyer des ordres de mobilisation à des réservistes, prévoyant d’en rappeler des dizaines de milliers en vue d’une expansion de son offensive.
Ces réservistes devraient remplacer des appelés ou des soldats d’active à travers le pays ainsi qu’en Cisjordanie occupée afin que ceux-ci puissent être envoyés combattre à Gaza.
Des proches de journalistes de l’AFP ont déjà reçu leur « Tsav 8 » (ordre de mobilisation).
« Prisonnier numéro 24 »
Selon la télévision publique, le cabinet de sécurité israélien doit se réunir dimanche en vue d’approuver l’élargissement de l’offensive à Gaza.
Les informations sur le rappel des réservistes ont été publiées après que la branche armée du Hamas a diffusé une vidéo dans laquelle apparaît un homme allongé, la tête et le bras gauche couverts de bandages avec des tâches marron.
Parlant hébreu, il se présente comme « le prisonnier numéro 24 » mais a été identifié comme étant Maxim Herkin, otage israélo-russe qui aura 37 ans fin mai. Sa famille a publié un communiqué demandant aux médias de ne pas diffuser la vidéo.
Samedi soir, quelques milliers d’Israéliens se sont une nouvelle fois rassemblés à Tel-Aviv.
« Nous voulons que les otages rentrent à la maison [et] nous ne croyons pas que la guerre à Gaza aujourd’hui ait encore la moindre justification », a déclaré à l’AFP Arona Maskil, consultante de 64 ans.
Avant l’aube, 11 Palestiniens dont trois enfants en bas âge ont été tués dans une frappe israélienne sur le camp de réfugiés de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, selon les secours. L’armée a confirmé en indiquant avoir visé « un terroriste du Hamas ».
Israël soumet la bande de Gaza à un blocus total depuis le 2 mars. En l’absence d’entrée de la moindre aide humanitaire depuis cette date, des responsables onusiens et d’ONG multiplient les avertissements sur un risque de famine.