Israël : Les jours du pouvoir de Netanyahou seraient comptés

En annonçant son alliance avec Yaïr Lapid, le leader de l’opposition israélienne, l’ancien ministre de la Défense Naftali Bennett a ouvert la voie à la formation d’un «gouvernement du changement», qui pourrait faire tomber

Benjamin Netanyahou. Premier ministre au pouvoir depuis 15 ans, dont les 12 dernières années sans discontinuer, le règne de Benjamin Netanayhou à la tête de l’Etat hébreu n’a jamais été aussi proche de prendre fin.

Naftali Bennett, le chef de file de la droite radicale Yamina, proche des colons, se trouvait dans une position de faiseur de rois depuis les dernières élections législatives. Et l’ancien ministre de la Défense de Benjamin Netanyhou, qui cultivait depuis plusieurs semaines le mystère sur ses intentions, a fait son choix ce 30 mai, annonçant son intention de former «un gouvernement d’union avec [son] ami Yaïr Lapid».

«Dans ces instants de vérité, il faut savoir prendre ses responsabilités. […] Yaïr et moi avons nos différences mais nous partageons l’amour de ce pays», a-t-il déclaré dans un discours télévisé.

Ancienne vedette de la télé israélienne, le centriste Yaïr Lapid était arrivée avec 17 députés en deuxième position des législatives du 23 mars, derrière le Likoud de Benjamin Netanyahou, faisant de lui la principale figure d’opposition.

Cette alliance détonante, si elle venait à se confirmer – ils ont jusqu’au 2 juin pour la formaliser – viendrait mettre un terme à l’impasse politique dans laquelle Israël se trouve plongée depuis des mois. Toutefois, rien n’est encore fait puisqu’il faut que les deux hommes rallient encore quatre députés pour former une coalition capable de tourner la page de l’ère Netanyahou.

«L’arnaque du siècle» selon Netanyahou

En tout état de cause, cette alliance se serait faite au prix fort pour Yaïr Lapid selon les médias israéliens, puisque l’accord entre les deux hommes prévoit que Naftali Bennett prenne la tête du gouvernement pendant les deux premières années, avant de laisser sa place au leader de l’opposition. «La gauche fait des compromis loin d’être faciles, quand elle m’octroie à moi […] le rôle de Premier ministre», a d’ailleurs glissé Naftali Bennett dans son intervention télévisée. Plus réservés, les deux partis ont indiqué dans un communiqué qu’ils allaient entamer dans la soirée des négociations pour formaliser leur accord.

La tournure des événements n’est quoi qu’il en soit pas du goût du Premier ministre sortant, qui s’est empressé de le faire savoir. «Ce gouvernement sera un danger pour la sécurité de l’Etat d’Israël. Il s’agit de l’arnaque du siècle», a-t-il immédiatement réagi.

Si le camp anti-Netanyahou ne parvient pas à former un gouvernement, 61 députés pourront demander au président de désigner comme Premier ministre un parlementaire. Autre scénario, le plus redouté par les électeurs déjà appelés à voter quatre fois en un peu plus de deux ans : un retour aux urnes.

Depuis juin 2020, Benjamin Netanayhou est régulièrement contesté par une partie de la rue israélienne qui demande son départ en raison notamment de son inculpation pour corruption dans trois affaires pour lesquelles il clame son innocence.

Source : RT et agences