Le Conseil de sécurité russe a estimé que, en livrant des armes et en encourageant les aspirations séparatistes parmi les Kurdes, Washington avait poussé la Turquie à intervenir à Afrin, en Syrie.
Le Conseil de Sécurité de la Russie a mis en avant la responsabilité de Washington dans l’intervention turque en Syrie, qui mène depuis le 20 janvier l’opération «Rameau d’olivier».
«Les livraisons d’armes modernes et l’encouragement d’un sentiment séparatiste chez les Kurdes ont, de fait, provoqué la Turquie à mener l’opération militaire dans la région d’Afrin, dans le nord de la Syrie», a déclaré Alexandre Venediktov, secrétaire adjoint du Conseil de sécurité de la Russie sur la sécurité internationale.
Dénombrant, en outre, pas moins de 20 bases militaires américaines dans le Kurdistan syrien, le Conseil a estimé que cette «ingérence extérieure» constituait un frein à l’établissement de la paix dans le pays. «Le retour de la paix et de la stabilité en Syrie sont entravées par une ingérence extérieure continue dans la crise syrienne. Par exemple, sur le territoire contrôlé par les Unités de protection du peuple (YPG), environ 20 bases militaires américaines ont été installées», a ainsi noté Alexandre Venediktov.
Nouvelles bases américaines
Les États-Unis renforceraient leur présence sur leur base militaire d’al-Tanf, en Syrie, selon le journal turc Yeni Akit. L’objectif de ce déploiement de nouvelles troupes américaines suscite des doutes.
Les États-Unis auraient déployé 600 militaires des forces spéciales sur la base militaire américaine d’Al-Tanf, crée il y a deux ans sur la frontière entre la Syrie, l’Irak et la Jordanie dans la province de Homs, fait savoir le journal turc Yeni Akit.
Les médias turcs ne donnent pas de détails sur l’objectif recherché par le déploiement de ces forces. Selon Yeni Akit, le personnel de cette base militaire a pour objectif de contrôler les postes frontaliers. Par ailleurs, ce média turc indique qu’al-Tanf sert de camp d’entraînement pour l’opposition syrienne.
D’après le journal Vatan, les États-Unis y ont également acheminé des véhicules blindés.
En décembre 2017, le chef de l’état-major russe, Valeri Guerassimov, a indiqué que les États-Unis organisaient des entraînements pour les combattants de Daech sur la base d’al-Tanf. Il a également souligné que le Pentagone n’avait pas de raisons de maintenir cette base puisque le territoire syrien avait été libéré des terroristes.
Ankara, qui considère les YPG comme une organisation terroriste, a lancé le 20 janvier 2018 l’opération «Rameau d’olivier» en territoire syrien, avec pour objectif de contenir les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition arabo-kurde dominée par les YPG, et empêcher la formation de tout ce qui pourrait ressembler à un territoire administré par des Kurdes à sa frontière. Le 26 février, en préparation de la nouvelle phase de son opération, la Turquie a envoyé des unités spéciales dans la région d’Afrin, pour maintenir la présence turque dans les villages pris aux YPG kurdes.
Avec agences