Je sais que l’on ne m’en voudra pas de parler au nom du plus grand nombre. Nous sommes tous dans l’erreur, moi le premier. Ou le dernier, peu importe. Acceptons cette vérité sans rechigner, sans nous accrocher à des chimères.
Toutes les analyses politiques auxquelles nous nous sommes livrés dans une débauche d’arguments, de références scientifiques et d’intuitions se sont avérées vaines. Que dire alors de nos suggestions, puis de nos exhortations, enfin de nos cris d’alarme? Personne n’y a prêté attention en haut lieu. A leur évocation je me surprends à fredonner le tube d’Edith Piaf « non, rien de rien… » et, abandonnant toute velléité de raisonnement, à savourer des phrases courtes. Sur la scène politique, on fait son marché, on achète, on vend, on partage et on échange jusqu’aux tunisiens par lots entiers. Ici, au bout du compte, la parole est au dollar US et à l’euro.
Les idées que nous avons exprimées, ne pouvant avoir prise sur une réalité où tout est devenu marchandise, l’ont été dans le vide, hors du sujet. C’est d’un coup de balai que la Tunisie a besoin et le plus tôt sera le mieux.
Abdessalem Larif