Hatem Trabelsi, ou quand la vérité dérange

Hatem Trabelsi est un ancien joueur de l’équipe nationale de football et du Club Sportif Sfaxien. De grands clubs européens, tels que le PSG, Arsenal, Tottenham, Milan AC et l’Inter de Milan, se seraient intéressés à lui, mais il a atteint le faîte de sa carrière sportive dans le club mythique d’Ajax Amsterdam. Il a également joué pour Manchester City. L’obscurantisme religieux dans lequel Hatem Trabelsi baigne plusieurs années m’indigne et m’horripile profondément, mais son témoignage sur les années Chiboub est vraiment édifiant. Il est peut-être devenu un peu trop fanatique, mais je tiens à saluer son honnêteté.

Dans cette vidéo, il explique que les méfaits que l’on impute à l’ancien président de l’Espérance, Slim Chiboub, ne sont pas une légende urbaine ou des sornettes émanant de mauvaises langues. En effet, le gendre du dictateur Ben Ali faisait la pluie et le beau temps dans le domaine sportif, intervenait personnellement dans le choix du sélectionneur de l’équipe nationale tunisienne, faisait et défaisait le corps arbitral, châtiait les récalcitrants et dictait sa loi à la planète foot.

Slim Chiboub était un des enfants gâtés du régime de l’« Ere nouvelle », il a été promu dignitaire par son beau-père avant que ne survienne la disgrâce de 2011. Chiboub est le symbole de l’immixtion de la politique dans les stades de football et de la répression dans le sport. Malheureusement, jusqu’à ce jour-ci, il passe encore pour un héros aux yeux des crédules et des footeux écervelés. Se complaisant dans le déni et dans la nostalgie d’un temps révolu, les supporters de l’Espérance de Tunis lui sont toujours acquis.

L’influence que ce monsieur a exercée sur la planète foot durant la dictature de Ben Ali nous occasionne des problèmes d’ordre éthique jusqu’à ce jour. Les années Chiboub ont engendré chez les rivaux de l’Espérance de Tunis un sentiment d’injustice, de colère et de frustration. Slim Chiboub n’est plus le président des Sang et Or, mais ses tristes épigones perpétuent encore, et sans le moindre scrupule, ses sales pratiques et méthodes. Sous son règne, le sport est devenu un facteur majeur de dissensions et de divisions. Du temps où Chiboub était encore président de l’EST, les slogans bellicistes scandés par les « supporters » justifiaient la possibilité d’une guerre civile en Tunisie.

L’Espérance des années 1990/2000 était au-dessus de toutes les lois, les abus du chiboubisme sont en grande partie responsables de ce qui se passe actuellement dans le football tunisien et expliquent l’esprit revanchard qui s’est emparé des supporteurs des clubs rivaux et le climat délétère qui s’est développé dans le milieu sportif. Président, supporteurs et joueurs de l’Espérance commettaient leurs méfaits en toute impunité. Certes, la violence dans les stades est toujours d’actualité, il n’en reste pas moins que c’est sous le règne de Slim Chiboub que le sport tunisien a connu le paroxysme de la violence et ses années les plus sombres.

Un grand merci à Hatem Trabelsi d’avoir apporté son témoignage avec autant de sincérité ! Avec mes respects les plus reconnaissants.

Pierrot LeFou

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