Gérald Darmanin à Tunis pour faciliter l’éloignement du territoire français de fichés S d’origine tunisienne.

Quatre jours après l’attaque de Nice qui a fait trois morts, Emmanuel Macron a demandé au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin de se rendre à Tunis pour discuter de la lutte contre le terrorisme, a annoncé dimanche l’Élysée.

« Le président a demandé au ministre de l’Intérieur de se rendre en Tunisie la semaine prochaine pour une rencontre avec son homologue », a indiqué la présidence.

Selon des informations du journal Le Parisien , le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin se rendra en Tunisie « en fin de semaine ». Il y rencontrera son homologue, le ministre de l’Intérieur tunisien, un peu plus d’une semaine après l’attentat à l’arme blanche dans une église de Nice, perpétré par un ressortissant tunisien arrivé illégalement en France, via l’île italienne de Lampedusa.

Cette décision a été prise à l’issue d’un échange téléphonique, samedi, entre Emmanuel Macron et le président tunisien, Kaïs Saïed. Ce dernier a transmis un message de « solidarité » à l’égard des familles de victime. Et il s’est engagé auprès de la France à faciliter l’octroi de laissez-passer consulaires. Ces documents sont indispensables aux éloignements forcés, mais les pays d’origine rechignent très souvent à les accorder. Gérald Darmanin sera donc chargé de mettre en place un processus plus fluide.

Renforcer la coopération

Les deux présidents « sont convenus de renforcer la coopération » franco-tunisienne « en matière de lutte contre le terrorisme ». Ils ont notamment « abordé la question sensible du retour des Tunisiens avec obligation de quitter le territoire français (OQTF), en priorité ceux fichés S », a ajouté l’Elysée.

Samedi soir, la présidence tunisienne avait indiqué que Macron et Saied avaient également discuté de « la question de la migration clandestine et des solutions à trouver ensemble pour faire face à ce phénomène, qui s’aggrave ».

Brahim Issaoui, l’auteur présumé de l’attaque ayant fait trois morts dans la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption à Nice, Brahim Issaoui, est un Tunisien de 21 ans arrivé clandestinement en Europe par l’île italienne de Lampedusa le 20 septembre. Il a rejoint la France la veille de l’attaque, selon une source proche de l’enquête.

Pour le gouvernement français, il s’agit de pouvoir procéder à l’éloignement du territoire français de plusieurs fichés S d’origine tunisienne, séjournant illégalement en France. Le 13 octobre, le locataire de la place Beauvau s’était engagé à accélérer les reconduites à la frontière : « Il reste […] 231 personnes aujourd’hui qu’il nous faut expulser, qui sont en situation irrégulière et suivies pour soupçon de radicalisation », avait-il déclaré devant la presse.

Source : médias français