Dans un communiqué, le groupe islamiste palestinien Hamas a déclaré, samedi 31 juin, avoir transmis sa réponse à une proposition américaine de cessez-le-feu avec Israël. Selon cette réponse, qui vise à cesser pendant 60 jours les hostilités dans l’enclave palestinienne de Gaza, le Hamas s’engage à libérer des otages israéliens vivants. Mais pour l’émissaire du président américain Donald Trump, Steve Witkoff cette réponse est « complètement inacceptable ».
Dans son communiqué, le groupe palestinien déclare qu’en vertu de l’accord, il libérera 10 otages vivants et remettra à l’État hébreu 18 dépouilles d’otages décédés, en échange de la libération d’un certain nombre de détenus palestiniens « à convenir ». Une décision prise « après une série de consultations et par profonde responsabilité envers notre peuple et ses souffrances », selon le groupe.
« Le Mouvement de résistance islamique (Hamas) a soumis aujourd’hui sa réponse à la dernière proposition de l’émissaire américain, Steve Witkoff, aux parties médiatrices, a indiqué le groupe dans un communiqué. Dans le cadre de cet accord, dix prisonniers vivants de l’occupation (Israël, ndlr) retenus par la résistance seront libérés, en plus de la restitution de 18 corps, en échange d’un nombre convenu de prisonniers palestiniens » détenus par Israël, a-t-il ajouté.
Les États-Unis avaient indiqué plus tôt dans la semaine avoir reçu l’assentiment d’Israël à leur proposition, le président Donald Trump assurant vendredi qu’un accord sur un cessez-le-feu à Gaza était « tout proche ».
Israël voit cette réponse du Hamas comme une fin de non-recevoir de la part du groupe palestinien, rapporte le correspondant de RFI à Jérusalem, Michel Paul. Cela, car l’organisation islamiste affirme que la proposition américaine vise à « réaliser un cessez-le-feu permanent, un retrait complet de la bande de Gaza et garantir l’acheminement d’aide » à la population gazaouie. Le Hamas espère ainsi mettre une fin définitive aux hostilités dans le territoire palestinien.
Jusqu’ici, cette perspective a été écartée à de nombreuses reprises par le gouvernement israélien.
« Inacceptable » pour Israël et les États-Unis
La réponse du Hamas est « complètement inacceptable et cela ne fait que nous faire revenir en arrière », a déploré samedi M. Witkoff sur les réseaux sociaux. L’émissaire américain a ajouté que le Hamas « devrait accepter la proposition que nous avons présentée comme base pour des pourparlers, que nous pouvons commencer dès la semaine prochaine », sans autres détails.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a lui aussi jugé « inacceptable » la réponse du Hamas, estimant qu’elle faisait « reculer le processus », selon un communiqué de son bureau samedi.
Pour Israël, le Hamas présente un nouveau plan et non une réponse
En Israël, on remarque que le Hamas envisage de libérer les otages morts et vivants prévus par l’accord en trois vagues, au lieu des deux prévues par l’accord : ce dernier prévoit des libérations au premier, puis au septième jour de la trêve.
En d’autres termes, une source politique israélienne citée par les médias estime que c’est un nouveau plan que présente le Hamas. Il pourrait faire l’objet de nouvelles négociations. Il faut attendre bien sûr maintenant la réaction des médiateurs et principalement des États-Unis.
Israël a lancé son offensive dans l’enclave palestinienne en réponse aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023, qui avaient tué 1 200 personnes en Israël. La campagne militaire déclenchée en représailles par Israël a coûté la vie à plus de 54.000 Palestiniens, selon les services de santé locaux, et anéanti le territoire côtier. Cette offensive a donné aussi lieu à une catastrophe humanitaire : selon l’ONU, « 100 % de la population est menacée de famine ».