Les secouristes de Gaza ont déclaré que des tirs israéliens ont tué au moins 31 Palestiniens et en ont blessé plus de 176 tôt dimanche, alors que des milliers de personnes se dirigeaient vers un site de distribution d’aide alimentaire géré par les États-Unis.
Selon les secours à Gaza, au moins 31 personnes ont été tuées par des tirs israéliens dimanche 1er juin en marge d’une distribution d’aide dans la bande de Gaza, où l’espoir d’une trêve se heurte toujours à l’absence d’accord entre Israël et le Hamas sur une proposition américaine.
Au moins 31 Palestiniens ont été tués et plus de 176 autres, dont des enfants, ont été blessés par « des tirs depuis des véhicules israéliens vers des milliers de citoyens qui se dirigeaient tôt dimanche matin vers le site d’aide américaine à l’ouest de Rafah », dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué la Défense civile.
Des drones et des chars « ont ouvert le feu sur la foule »
« Il y avait beaucoup de monde, c’était le chaos, les cris et la bousculade », et « l’armée a tiré depuis des drones et des chars », relate à l’AFP, Abdallah Barbakh, 58 ans, qui dit s’être rendu dans ce centre de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une société privée soutenue par Israël et les États-Unis.
« La distribution a commencé, mais soudain », des drones et des chars « ont ouvert le feu sur la foule », décrit également Sameh Hamouda, 33 ans.
Des images de l’AFP montrent des Gazaouis évacuant des morts sur une charrette tirée par un âne, et une foule compacte d’hommes, certains chargés de colis, s’en revenant du centre dans un paysage désertique et dévasté.
L’armée israélienne a affirmé dans un communiqué ne « pas avoir connaissance » de personnes blessées par des tirs de ses soldats dans l’enceinte du site.
La Défense civile a ensuite fait état d’autres tirs israéliens à proximité d’un autre centre de la GHF, dans le nord du territoire, ayant selon elle fait un mort et des dizaines de blessés. Un photographe de l’AFP a vu des ambulanciers évacuer des blessés dans ce secteur.
Selon l’ONU, « 100 % de la population » de Gaza est « menacée de famine » après un blocus humanitaire de plus de deux mois, qu’Israël n’a que partiellement assoupli la semaine dernière.
S’appuyant sur la GHF, Israël a mis en place un nouveau système de distribution d’aide, décrié par la communauté humanitaire internationale.
Proposition américaine
En dépit de pressions internationales croissantes pour cesser son offensive à Gaza, Israël y a intensifié mi-mai ses opérations meurtrières militaires, dans le but affiché de prendre le contrôle de la totalité du territoire palestinien, d’anéantir le Hamas, et de libérer les derniers otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
Relancées cette semaine avec une proposition américaine, les négociations indirectes pour un cessez-le-feu et la libération des otages du 7-Octobre toujours retenus à Gaza ont jusque à échoué à faire taire les armes.
Selon le Hamas, cette proposition prévoit que la remise à Israël de dix otages vivants et 18 morts, en échange de la libération d’un « nombre convenu de prisonniers palestiniens » détenus par Israël.
Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, 57 sont toujours retenues dans la bande Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.
Le Hamas « devrait accepter la proposition que nous avons présentée comme base pour des pourparlers, que nous pouvons commencer dès la semaine prochaine », a encore commenté Steve Witkoff sur X, sans plus de détails.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a lui aussi jugé « inacceptable » la réponse du Hamas, estimant qu’elle faisait « reculer le processus ».
« Parti pris »
Selon Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, le mouvement n’a pas rejeté le plan américain, mais c’est la réponse israélienne à cette proposition « qui était en désaccord avec toutes les dispositions sur lesquelles nous nous étions mis d’accord ».
Le Hamas, a-t-il précisé, exige une garantie qu’un cessez-le-feu de 60 jours soit respecté par Israël et s’accompagne d’un afflux d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, ainsi que des négociations pour mettre définitivement fin à la guerre.
Il a dénoncé « un parti-pris total en faveur de l’autre partie ».
Avec agences