Sous forte pression, le mouvement islamiste Hamas annonce la dissolution du «comité administratif»

ismail henya gaza palestineSous forte pression, le mouvement islamiste Hamas ( ramification des frères musulmans ) a accepté de dissoudre le « comité administratif » créé en mars dernier pour gérer l’enclave côtière Gaza.

Le Mouvement de résistance islamique (Hamas) palestinien a annoncé tôt ce dimanche matin la dissolution du «comité administratif» qu’il avait créé en mars dernier pour gérer les affaires dans la bande de Gaza. Cette instance avait d’emblée été fortement critiquée par le président de l’Autorité palestinienne au pouvoir à Ramallah, Mahmoud Abbas, qui y avait vu un outil destiné à saper l’autorité de son gouvernement de «consensus» constitué au printemps 2014.

Le membre du comité central du mouvement de Fateh, Mahmoud al-Aloul, a qualifié les nouvelles concernant le sujet de la réconciliation palestinienne et portant sur la dissolution du conseil administratif dans la bande de Gaza de « bonnes et prometteuses ».
Al-Aloul a déclaré ce matin à la radio de « la voix de la Palestine » qu’un grand nombre de détails a été résolu et que son mouvement attend le retour de sa délégation de l’Egypte pour commencer l’application du reste des accords.

Le Hamas a dans la foulée appelé le premier ministre Rami Hamdallah et l’ensemble de ses ministres à reprendre sans délai leurs activités dans l’enclave côtière. Il a également «donné son accord pour entamer des discussions sur la réconciliation ainsi que pour organiser des élections générales».

Cette concession, dont les conséquences pratiques sont à ce stade difficile à prédire, intervient alors que le Hamas subit depuis quelques mois des pressions inédites. Coupée du monde extérieur par le blocus israélien ainsi que par la destruction des tunnels de contrebande vers le Sinaï égyptien à l’été 2013, la bande de Gaza est de surcroît confrontée à diverses mesures de rétorsion ordonnées par Mahmoud Abbas dans le but de faire plier le mouvement islamiste. À la veille de l’été, l’Autorité palestinienne a tour à tour supprimé les primes versées à plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires placés sous son autorité, cessé de payer l’approvisionnement en électricité fourni par Israël, suspendu les livraisons de médicaments et bloqué le transfert vers l’extérieur de patients nécessitant des soins qui ne peuvent être prodigués dans la bande de Gaza.

C’est dans ce contexte extrêmement délicat que le bureau politique du Hamas, renouvelé au début de l’année, s’est réuni pour la première fois la semaine dernière au Caire. Les services de renseignement égyptien, qui en ont profité pour tenir plusieurs réunions avec les chefs du mouvement islamiste, les ont visiblement encouragés à faire un pas en direction de Ramallah. L’issue favorable de ces discussions semble confirmer que Yiahya Sinwar, le nouveau chef du mouvement dans la bande de Gaza, est prêt à certaines concessions pour renouer avec les généraux égyptiens. Et ce, même si le démantèlement d’un «comité administratif» ne signifie nullement que le Hamas est disposé à céder dans les faits le contrôle du territoire dont il a pris possession par les armes il y a dix ans tout juste.

Avec agences