Energie : il y a péril en la demeure. Urgence signalée.

Chiffre du jour :

Le déficit énergétique tunisien a atteint le niveau record de 7,76 Mds TND sur l’année 2019, soit une augmentation de +25,5% par rapport à 2018. Le déficit énergétique représentait 40,0% du déficit commercial global sur l’année 2019 (contre 32% en 2018).

La progression du déficit énergétique s’explique par deux raisons essentielles :

1- des besoins domestiques importants liés à une consommation globale élevée (qui représentait 72,8% du PIB en 2018) ;

2- la baisse de la valeur ajoutée créée dans le secteur des extractions de pétrole et de gaz naturel en pourcentage du PIB (passée de 7,0% du PIB en 2011 à 2,6% du PIB en 2019).

Pour réduire la dépendance étrangère de la Tunisie en matière énergétique, les autorités nationales ont fait le choix de diversifier les sources énergétiques en développant les énergies alternatives.
Selon la stratégie de transition énergétique élaborée par les autorités tunisiennes, la part d’énergies renouvelables dans le mix électrique, qui avoisinait 5% en 2016, devrait atteindre 12% en 2020, 22% en 2022 et 30% en 2030.
Elle a déjà augmenté en 2018 et en 2019 à la suite de l’attribution de concessions et d’autorisations de production à partir des énergies renouvelables (690 MW cumulés en projets attribués à des opérateurs privés, soit 3,6% de la production électrique en 2019).
Les autorités tunisiennes ont en outre investi dans les activités d’exploration pour développer la production nationale. En conséquence, le nombre de permis de prospection s’élève désormais à 27 et un nouveau champ gazier (Nawara) devrait entrer en exploitation prochainement. Ce champ permettrait d’accroître de près de 50% la production tunisienne de gaz naturel en 2020, mais aussi de réduire le déficit énergétique de -17% et le déficit commercial de -7%.

Retard sur la mise en place des énergies renouvelables, baisse de la production des énergies fossiles, forte dépendance vis-a-vis de l’étranger et pression sur notre souveraineté nationale.

Autant ces problèmes paraissent ardus, autant une sérieuse prise en main de ce secteur est possible et salutaire sur le court terme.

Pourvu que la nouvelle direction du pays en soit fortement consciente, car il y a péril en la demeure. Urgence signalée.

Walakom sadid annadhar.

Hassen Zargouni